Questions d’orientation #2: Analyse et Politique Économiques – PSE

  • Peux-tu nous raconter ton parcours au sein du CPES ?

En première année, j’ai choisi la filière SESJ avec une option en histoire. Ensuite en deuxième année, j’ai choisi comme majeure économie, avec la formule renforcée en maths (ce qu’on appelle maths « fort »), et comme mineure droit. J’ai aussi choisi une option en histoire, dans la continuité de la première année (Histoire de Empires avec M. Masanet). Enfin en L3 je me suis spécialisée en économie « pure », donc sans sociologie et avec des maths. J’ai pris l’option Géopolitique au premier semestre. 

  • Quelle a été ton orientation après le CPES ? Peux-tu nous décrire en quoi consiste ton master/orientation actuel ?

Après le CPES je me suis dirigée vers un master d’économie très quantitatif avec une formation par la recherche, le master Analyse et Politique Économiques à l’École d’Economie de Paris (PSE). Je suis actuellement en M1. 

La première année de master vise à offrir une base technique solide dans les matières fondamentales en économie (macroéconomie, microéconomie, économétrie). Je trouve que les notions apprises sont peu appliquées, pouvant rendre l’année fastidieuse dans la mesure où on a l’impression d’uniquement passer notre temps à jouer avec des équations en cours. Mais cela vaut le coup je pense car j’ai senti avoir beaucoup progressé dans mon appréhension des modèles économiques. De plus, cela commence à changer au deuxième semestre car nous pouvons choisir deux cours sur les six que nous avons, un au choix parmi tous les cours de l’EHESS, de l’ENS ou de Paris 1, et un d’économie ciblé sur un sujet en particulier (politiques macro, éco du travail, éco du développement, etc). 

La seconde année a l’air très différente de la première. Chaque semestre, nous aurons la possibilité de choisir 4 ou 6 cours par semestre parmi un choix d’une vingtaine ou trentaine de cours par semestre, et nous devons rédiger un mémoire de recherche sur l’année. Des échos que j’en ai, c’est une année où nous sommes beaucoup plus autonomes et où la charge de travail est moins importante, nous laissant le temps d’approfondir les sujets qui nous intéressent. Je ne peux pas en dire plus dans la mesure où je n’y suis pas encore. 

  • Comment se sont passées les admissions ? Quelles en ont été les grandes phases ?

Il faut constituer un dossier relativement classique, incluant lettre de motivation, lettres de recommandation (entre 2 et 4), et bien sûr relevés de notes et autres documents administratifs. Si mes souvenirs sont bons, les dossiers devaient être constitués pour début mars et nous avions les réponses concernant les admissions mi-avril.

  • Quels sont les points forts de ton master ? Quels en sont les points faibles ?

Concernant les points forts :

  • Un environnement académique exceptionnel, rassemblant parmi les meilleurs chercheurs et chercheuses en économie en France (avoir par exemple Thomas Piketty comme professeur n’est pas une chance qui est donnée à tout le monde). 
  • La variété de domaines de spécialisation possibles en économie, notamment grâce à la présence de chercheurs et chercheuses qui travaillent sur des sujets variés. 
  • Les locaux qui sont tout neufs, très beaux et agréables, surtout la bibliothèque. Malgré le fait d’être en périphérie, être dans Paris est un avantage comparé à d’autres masters équivalents en économie.
  • Avoir des élèves étrangers dans sa classe (environ 30% pour ma promotion) et donc aussi avoir cours en anglais.
  • La renommée du master, qui donne l’impression que de nombreuses portes nous sont ouvertes à la sortie. 

Concernant les points faibles :

  • La charge de travail très importante en première année (même si sans cela je pense que le master ne pourrait pas être aussi réputé, c’est donc un mal pour un bien).
  • La difficulté de mélange entre les élèves : les étudiants et étudiantes arrivent généralement par « blocs » qui se connaissent déjà (ENS Ulm, ENS Cachan, magistère de Paris 1), et arriver en ne connaissant presque personne du CPES peut rendre l’intégration plutôt difficile dans la mesure où des groupes sont déjà formés. Aussi, à cause de cela, les français qui se connaissent restent ensemble et le mélange avec les étrangers n’est pas très naturel (qui restent entre eux au début car les français ne vont pas forcément vers eux). Après, je trouve que tout le monde se mélange de plus en plus au fur et à mesure de l’année, rendant l’ambiance de classe plus agréable. 
  • Vers quoi dirige le master que tu as choisi ? As-tu déjà une idée de ce que tu feras après ?

Le master dirige je pense vers tous les métiers relatifs à l’économie, ce qui est en réalité très vaste. Je ne sais moi-même pas exactement quelles sont toutes les possibilités, en voici donc quelques-unes mais ma liste n’est absolument pas exhaustive. On peut s’orienter vers une carrière de chercheur ou chercheuse, que ce soit dans le milieu académique ou institutionnel (par exemple dans des banques centrales, FMI, Banque mondiale, OCDE, etc). De manière plus générale, tous postes impliquant une analyse ou une étude économique nous sont ouverts, dans des endroits très variés (ministère, banque,,  fonds d’investissement publics – type BPI, Caisse des dépôts – ou privés, en agence de notation, etc…). Il est possible par exemple de se diriger vers le secteur du conseil, répondant à des demandes de clients, sur des questions très variées. Il y a sûrement d’autres choses possibles que je ne connais pas. Sur le site du master, il y a un document dans lequel on indique dans quelles structures les Alumni se sont dirigés, cela peut aider à se donner aussi une idée plus concrète.

  • Y a-t-il des projets particuliers à rendre et préparer ?

En M1, mis à part des devoirs à rendre (cela dépend des matières et des professeurs en ce qui concerne le nombre de rendus), nous n’avons presque rien de personnel à produire, ce qui peut être je trouve un peu frustrant. J’ai deux rendus grâce aux cours que je choisis au deuxième semestre, une policy note en macro (j’ai choisi de travailler sur l’effet du quantitative easing de la BCE sur l’inflation), et un dossier à faire sur un sujet de mon choix dans le cadre de mon cours à l’EHESS qui porte sur les ressources naturelles (j’envisage de travailler sur la taxe carbone). 

  • L’année de césure, si elle est possible, est-elle encouragée et facilitée ?

L’année de césure est possible, je ne dirais pas qu’elle est encouragée particulièrement mais j’ai l’impression que les procédures pour en faire une ne sont pas trop compliquées. En arrivant du CPES, je suis inscrite à PSE via l’ENS, je m’étais renseignée et il n’y avait pas l’air d’avoir de problème. Néanmoins je ne compte pas faire de césure, donc je ne peux pas vraiment répondre à la question. 

  • Qu’en est-il de la vie étudiante ? [association, temps libre, ambiance…]

Je n’ai pas trouvé l’intégration à la classe très facile au début, même si je trouve que l’ambiance de classe s’améliore au début du deuxième semestre. La vie étudiante reste quand même assez limitée je pense à cause de la charge de travail, même si l’association étudiante de PSE (Synapse) organise régulièrement des soirées, afterworks ou tournois de ping-pong et babyfoot. En effet, nous n’avons pas énormément de temps libre car nous avons beaucoup d’heures de cours (je dirais en moyenne 25-30) et aussi beaucoup de travail personnel à côté. Mais il faut se rassurer, mis à part en période d’examens, pas de problème pour sortir le weekend, aller au cinéma, faire du sport, ou tout autre type d’activités. 

  • Est-ce que le CPES t’a apporté quelque chose d’utile pour ta formation actuelle ?

Le CPES est une formation qui je pense nous arme vraiment bien pour ce master. Elle apprend à travailler, s’organiser et à savoir être efficace dans son travail. En CPES spécialité économie, même si nous ne sommes pas formés comme techniciens et techniciennes prêts à résoudre tous types de modèles, la variété des matières et des sujets étudiés nous aide à mieux appréhender tout ce que nous apprenons dans le master et à se rappeler à quoi ça sert d’apprendre tous ces modèles. Avoir rédigé un mémoire de recherche dès la L3 et savoir en quoi consiste la recherche en économie est je trouve vraiment un plus, dans la mesure où APE reste quand même une formation par la recherche. 

  • As-tu des conseils à donner à un étudiant du CPES qui envisagerait de suivre ta voie ?

Surtout ne pas se laisser emporter par la panique par rapport à ce qui se dit sur le niveau du master et la charge de travail. Certes, par moment c’est difficile, mais on s’en sort, et le CPES nous prépare vraiment bien. Aussi, savoir s’accorder des pauses et réussir à trouver un équilibre entre le travail, et les autres choses que l’on aime faire, c’est à mon sens le plus important. Et ne pas hésiter à me contacter si nécessaire pour des questions avant l’admission, et après, si vous êtes pris ou prise, pour un petit coaching si vous avez envie.

Mail : camille.duphil@psl.eu

Par Moana Bertotti et Malou Bozec

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