Pourquoi pas ? #4

 Ce 26 octobre, Sylvie Retailleau, la ministre de l’enseignement supérieur, a annoncé que tous les 2000 étudiants qui se feront déloger de leur appartement Crous pour les JO de Paris, l’été prochain, recevront une indemnité de 100 euros et 2 places pour assister à une épreuve, en plus d’être relogé.es. Le relogement des étudiants n’est pas une grande nouvelle : dès mai 2023, l’information circulait, mais cette indemnisation, jugée par certains comme inappropriée, remet de l’huile sur le feu. 

Chaque été, 6000 logements Crous en Ile de France sont vidés par les étudiants. C’est alors « du bon sens que les logements vides pendant l’été participent à répondre aux besoins de logement rencontrés par les agents publics pendant les Jeux olympiques et paralympiques”, affirme la ministre lors d’un entretien accordé au Parisien ce jeudi 26 octobre. Ainsi, sur ces 6000 logements 3200 seront utilisés pour les pompiers, les forces de l’ordre, les soignants…Cela dit, 2200 étudiants auront besoin d’être relogés. Le bon sens a ses limites, que Cpecualtions ignore.  La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, assure que “les étudiants seront relogés sans surcoût, à proximité et sans frais à leur compte” et que dès le 1er septembre tout le monde retrouvera son appartement. De plus, les logements du village olympique serviront aux étudiants une fois les festivités terminées. 

S’iels sont relogés à proximité, pourquoi pas y loger directement les agents publics et laisser les étudiants dans leur appartement ? Pourquoi pas utiliser le reste des 6000 logements vides du Crous ?

Un fait d’actualité qui peut aussi interroger sur la crise du logement en France, et plus particulièrement à Paris. Dans le pays, selon l’Insee,  on compte en 2022 environ 3 millions de logements vacants. En 2019, pour la région Ile-de-France le total est de 400 000 dont environ 117 700 au sein de la capitale. C’est un chiffre à prendre avec du recul car de nombreuses habitations ne sont pas viables. Cela dit, parmi les 117 700 logements vacants à Paris, 16 % sont durables (soit vides depuis plus de deux ans). Ainsi, les JO auraient pu être l’occasion pour le gouvernement de réutiliser ces logements en négociant avec les propriétaires et, une fois les JO terminés, les remettre sur le marché. Enfin pourquoi pas, c’est une idée.

Sacha Derrien

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