Chapitre 5/6 : Liberté, fraternité, laïcité
Pour lutter contre ce séparatisme, présenté comme première étape vers la radicalisation, plusieurs mesures sont envisagées :
- La fin des imams étrangers détachés
- Le contrôle du financement des lieux de cultes
- La fermeture de lieux « où l’on prêche la radicalisation et la haine de la France »
- La création des quartiers « de reconquête républicaine »
- Le contrôle d’associations donnant des cours de langue ou de soutien scolaire
- La pénalisation des certificats de virginité
- L’interdiction des listes communautaires aux élections municipales
- La mise en place d’un « contrat d’engagement sur la laïcité » pour les associations (engagement sur le respect de l’égalité homme-femme, etc.)
Aïcha :
Ce sont ces mesures en lot qui me font réagir et malheureusement portent à ma connaissance l’image d’une France apeurée, xénophobe et islamophobe. Ce lot « séparationniste » me rappelle malheureusement des lois d’exclusions communautaires de bien mauvaise augure pour une France républicaine. Et d’ailleurs si une communauté venait à se mettre à l’écart, c’est le résultat d’un sentiment d’exclusion. L’exclure davantage ne permettra aucunement de l’incorporer/intégrer à la société.
Marwa :
Ce qui me dérange beaucoup, c’est que la notion de “communauté” n’a été appliquée qu’aux musulmans, ce qui est une restriction dans la compréhension du terme “communautarisme” qui devrait inclure toutes les communautés. Ce projet s’apparente davantage à une réforme de la religion musulmane qu’à autre chose. La seule chose que je soutiens cependant, c’est la pénalisation des certificats de virginité.
Félicité :
Je remarque que ces mesures visent particulièrement (si ce n’est que) la communauté musulmane. Or, si l’on souhaite lutter contre “les” séparatismes, par mesure de cohérence, pourquoi ne pas lutter contre tous les séparatismes?
Aïcha :
Non seulement je serais touchée, mais ce sont l’ensemble des français qui le sera. Ce sont clairement des mesures privatives de liberté et qui vont à fortiori à l’encontre du principe de laïcité. Je serais touchée à minima, non seulement en tant que faisant partie de la “communauté musulmane”, mais surtout et par-dessus tout en tant que faisant partie de cette République française arborant les valeurs de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et de la laïcité.
Je suis pour une laïcité inclusive et non pas exclusive : la laïcité, c’est l’acceptation et la tolérance, non pas l’exclusion et l’intolérance.
Félicité :
J’ai souvent beaucoup de mal à cerner cette notion sûrement parce que la France a une relation très compliquée à cette dernière. J’aspire à ce que la France s’en rapproche le plus possible. Personnellement, je ne fais aucune distinction entre les gens selon leur religion et je respecte les convictions de quiconque qui respecte les miennes en retour.
Marwa :
Pour moi la laïcité, c’est pratiquer sa religion librement, ne l’imposer à personne et respecter les règles du vivre ensemble sans pour autant entraver la pratique religieuse personnelle.