Cette semaine Lundi Alumni vous présente Lisa Maillard, cpesienne de la deuxième promotion, qui réalise actuellement une thèse en océanographie.
Comme la plupart d’entre nous, Lisa ne savait pas ce qu’elle voulait faire après le lycée. C’est alors qu’elle parlait avec son professeur de physique-chimie qu’un autre étudiant est venu lui parler du CPES. Elle est allée à la journée portes ouvertes et a très vite compris que c’était ce qui lui correspondait le plus, notamment grâce à la pluridisciplinarité permise par le CPES. « Je savais que je voulais faire des sciences mais je trouvais ça super triste d’arrêter les autres matières. J’avais l’impression qu’en prépa ça serait que des sciences donc là c’était le bon compromis ! On avait de la science approfondie mais en même temps aussi de l’histoire, de la littérature, des cours de théâtre… »
Elle décrit le prof de maths comme le papa de la classe.
Elle a donc passé deux bonnes années au CPES, se spécialisant en Sciences Expérimentales en L2, après une première année de sciences. « Ça m’a vachement plu mais c’était dur. J’ai toujours beaucoup travaillé au lycée mais c’était plus facile d’avoir des bons résultats. Je suis arrivée au CPES avec cette optique là et je me suis aperçue à quel point les gens autour de moi étaient vraiment très forts. Ça m’a un peu fait perdre mes moyens. Mais je me suis accrochée et en fait il y avait une super bonne ambiance dans la promo et beaucoup d’entraide ». Les cours qui l’ont notamment marquée ont été ceux de physique et de maths. En effet, elle dit que ce n’était pas le même style de physique qu’elle avait eu l’habitude d’étudier au lycée, que ça lui poussait à la réflexion personnelle : « c’était plus dur mais plus stimulant ». De plus, elle décrit le prof de maths comme le papa de la classe. Au-delà des cours, elle a beaucoup apprécié l’ouverture culturelle proposée par le CPES : « on allait au théâtre, on a même rencontré un comédien de la Comédie Française qui est venu nous donner un cours de théâtre ! »
Lorsqu’elle est arrivée à l’ESPCI elle a retrouvé le syndrome de l’imposteur qu’elle avait ressenti pendant sa première année au CPES mais s’est très vite rendue compte que le CPES l’a très largement préparée à ça.
A cette époque, la L3 Sciences Expérimentales n’existait pas encore. Lisa s’est donc orientée vers l’ESPCI. « Certains de nos cours de CPES avaient lieu au sein de cette école, par des professeurs qui enseignaient aux élèves ingénieurs. Cette école m’attirait bien parce que c’était très expérimental […] Il y a beaucoup de travaux pratiques et moi à l’époque c’était ce que j’avais envie de faire. Et puis j’ai pu faire des stages tous les ans ce qui m’a permis de toucher un peu à tout et voir vraiment ce qui me plaisait ». Lorsqu’elle est arrivée à l’ESPCI elle a retrouvé le syndrome de l’imposteur qu’elle avait ressenti pendant sa première année au CPES mais s’est très vite rendue compte que le CPES l’a très largement préparée à ça.
Son premier stage était au sein d’un laboratoire de biophysique qui travaillait sur la biologie cellulaire. Elle a ensuite réalisé un stage au sein d’une équipe de géophysique, puis au sein d’une branche R&D d’une entreprise qui fabriquait des échographes.
L’ESPCI est une formation qui dure 4 ans. Dans la dernière année, les étudiant.es ont le choix entre faire un master ou un double diplôme. Lisa a décidé de faire le master 2 Water, Air Pollution and Energy (WAPE) entre Polytechnique et l’UPMC. C’est notamment au cours de cette année qu’elle a découvert l’océanographie, ce sur quoi elle travaille aujourd’hui pour sa thèse. « J’ai fait qu’un M2, c’était des cours à la carte, tu créais toi-même ton parcours, soit océanographie, soit atmosphère. Moi j’ai choisi un parcours plus océanographie. C’était hyper intéressant, c’était des cours que j’avais jamais eu avant. J’utilisais des équations que j’avais déjà vues mais pour les appliquer aux océans, ça a un côté hyper captivant, impressionnant de pouvoir comprendre comment la circulation océanique se met en place…J’ai choisi un peu par curiosité en vrai, j’ai jamais eu une passion pour les océans mais je me suis dit que ça avait l’air intéressant donc je suis allée voir et finalement ça m’a vachement plu »
Pendant son parcours, Lisa a réalisé beaucoup de stages, un après sa deuxième année au CPES et puis un tous les ans pendant son parcours à l’ESPCI. Son premier stage était au sein d’un laboratoire de biophysique qui travaillait sur la biologie cellulaire. Elle a ensuite réalisé un stage au sein d’une équipe de géophysique, puis au sein d’une branche R&D d’une entreprise qui fabriquait des échographes. Pendant sa troisième année à l’ESPCI Lisa a pu faire un stage à Los Angeles où elle a fait beaucoup de travail expérimental. Ce stage lui a notamment permis de voir qu’elle avait plein d’idées et qu’elle avait la capacité de mettre en place plein de choses ! Enfin, à la fin de son M2, Lisa réalise un stage à Brest au sein d’une équipe qui étudiait les vagues et les cyclones tropicaux. En effet, selon elle c’est très important de faire des stages car c’est ce qui nous permet de voir ce qui nous intéresse : « pendant tous mes stages progressivement je me suis rendu compte que ce qui m’intéressait beaucoup c’était de coder et de faire tourner des modèles ». Les stages créent une opportunité pour les étudiant.es d’explorer tous les domaines : « C’est vraiment ça qui te permet de tester plein de choses, c’est super important parce que tu peux essayer sans risques ! Si ça te plait pas tant pis ! ».
Lorsqu’elle raconte son expérience dans la recherche elle relève notamment l’importance de ne pas se mettre trop la pression : « ça me plait beaucoup mais en thèse c’est très facile de se mettre une pression de fou. J’ai très envie de continuer dans la recherche, mais si je veux apprécier mon travail il faut que j’arrive à en faire une passion plutôt qu’un stress. C’est pas facile, mais j’apprends à relativiser!»
Après son M2, Lisa candidate à une thèse de trois ans, sur les interactions entre les surfaces des océans et les cyclones tropicaux et elle a été prise. « J’ai eu de la chance parce que c’était une thèse qui était déjà financée. Ils te proposaient un sujet et ils avaient déjà les financements donc j’ai juste eu à faire un entretien de motivation avec les encadrants. Ils m’ont choisie et j’avais plus rien à faire ! ». Toutefois, le sujet de sa thèse a évolué au cours de ses recherches. En effet, ses directeurs de thèse lui ont proposé d’analyser les ondes dans l’océan Pacifique, de voir comment elles interagissaient avec la circulation océanique. Finalement, après avoir travaillé une année sur ce sujet, elle a pu réorienter le sujet de sa thèse et poursuivre l’étude de ces ondes.
Lorsqu’elle raconte son expérience dans la recherche elle relève notamment l’importance de ne pas se mettre trop la pression : « ça me plait beaucoup mais en thèse c’est très facile de se mettre une pression de fou. J’ai très envie de continuer dans la recherche, mais si je veux apprécier mon travail il faut que j’arrive à en faire une passion plutôt qu’un stress. C’est pas facile, mais j’apprends à relativiser!». Lisa dit vouloir continuer dans la recherche, peut être en faisant un post-doctorat pour continuer son projet actuel, et l’orienter vers de nouvelles thématiques. « De toutes les sciences que j’ai apprises, c’est l’océanographie qui me plait le plus ! La science des océans est passionnante, et j’adore les outils algorithmiques que j’utilise. »
Selon elle, son parcours lui a donné les outils clés pour réussir dans le domaine de la recherche. « Les études c’est super important pour nous apprendre à apprendre, pour nous pousser à chercher à comprendre. La thèse c’est que ça : t’y connais rien donc tu vas te former, chercher les informations, apprendre à chercher au bon endroit. Le CPES et l’ESPCI ça m’ont appris à faire ça ». De plus, la pluridisciplinarité qu’elle a pu expérimenter au CPES et dans une certaine mesure à l’ESPCI lui ont permis de toucher à plein de choses. En plus de cela, les stages qu’elle a pu réaliser lui ont donné la possibilité de tester plein de domaines différents pour voir ce qui lui plaisait ou non. « Déjà avec le CPES tu touches à plein de trucs, ensuite l’ESPCI c’était pareil, y’a tellement de branches de physique et de chimie et on faisait de la bio aussi donc j’ai pu essayer plein de choses aussi et puis les stages ! »
Pour finir, Lisa nous partage ses conseils. Premièrement, elle appuie sur l’importance de profiter du CPES. « C’est une formation super intéressante ! Il faut développer sa curiosité et en profiter pour découvrir plein de choses ! ». Elle souhaite aussi insister sur le fait qu’il est avant tout nécessaire de pas trop se mettre la pression dans son travail mais aussi pour savoir ce qu’on souhaite faire après le CPES. « C’est hyper difficile mais il faut se rappeler qu’on a tellement le temps et aussi qu’il y a beaucoup d’opportunités pour changer si ça ne se passe pas bien ! L’important est de tester plein de choses ! »
Sur ce, l’équipe de Lundi Alumni vous souhaite une bonne semaine ! A dans deux semaines😊
Interview et article de Isabel Norcock.