C’est l’heure de la rentrée, certes, mais réjouissez-vous : on découvre aujourd’hui le parcours de Mealdey, consultante chez Wavestone !
Mealdey découvre le CPES, alors qu’elle cherchait sur l’ancêtre de notre Parcoursup chéri, APB, des formations. « J’avais peur de l’effet ‘rouleau compresseur’ des prépas, et de l’anonymat de l’université, où j’aurais été perdue dans la masse. Le CPES n’était pas connu du tout à l’époque, je suis rentrée sans avoir plus d’informations que ça ».
Son arrivée en filière SESJ, actuelle ESD, est marquée par une charge de travail bien différente de celle du lycée, et la découverte d’un environnement différent. « On était tous conditionnés à être curieux, à vouloir apprendre. Alors qu’au lycée je m’en sortais bien sans trop de difficulté, j’ai senti qu’il fallait faire plus. Je me suis rendu compte que c’était un monde différent, et j’ai beaucoup appris à la fois en termes de connaissances, et sur moi-même ». Elle profite néanmoins de son temps libre pour découvrir Paris et sa vie culturelle. « Je tenais à ne pas me faire happer par le système scolaire. Je voulais avoir un équilibre entre mon devoir d’étudiante et le reste de ma vie. A Paris, il y a énormément de manifestations culturelles qui sont faites, c’est une chance. Même si je rognais parfois sur mon sommeil, je ne le regrette pas ! ». Comme nombres d’entre nous, sa première année est aussi celle de la remise en question sur sa place au CPES, mais Mealdey décide aussi de rester pour les liens qu’elle a créé au sein de sa promo.
Elle prend en deuxième année les spécialités Histoire et SSP, et s’épanouit dans ces matières. « Alors même que ça a été une année difficile pour beaucoup de gens, je pense que ça a été mon année préférée, je n’avais que des matières que j’aimais. J’avais envie de creuser l’histoire, et on abordait des thèmes différents de ce qu’on avait eu jusqu’ici, comme l’histoire globale et l’histoire coloniale, dans une approche beaucoup moins européanocentrée. C’était très enrichissant intellectuellement, et ça m’a aidée à mûrir, au point que j’ai envisagé de faire de la recherche en histoire ».
C’est donc naturellement qu’elle commence sa troisième année avec la majeure histoire. Pour autant, elle change rapidement, et se dirige vers SSP. « En histoire, on se retrouvait dans des petits classes de cinq personnes, ça nous demandait d’être actifs en permanence. Je ne voulais pas me cantonner à un seul groupe, je suis donc passée en SSP à Dauphine. Les débouchés me paraissaient aussi -à l’époque- plus importants qu’avec un parcours en histoire. Au départ, je me concentrais uniquement sur ce qu’il me plaisait d’apprendre, mais à un moment la question du travail s’est aussi posée, et je pensais que les sciences sociales ouvriraient plus de portes. Avec du recul, je pense que les deux se valent ». Mealdey retient aussi du CPES l’expérience assez incroyable de passer presque trois années dans le 5e arrondissement avec ses beaux quartiers, ses petits cafés… « il y a un attachement qui se crée avec ce lieu ».
Après ce qu’elle qualifie de son année la « moins CPES », avec le mélange aux Dauphinois et un niveau d’exigence moins important, Mealdey reste à Dauphine, et intègre le master Politiques publiques. Elle effectue en même temps que sa première année de master un stage à Live for Good. « L’objectif, c’était de soutenir les entreprises sociales montées par des jeunes, d’accompagner les entrepreneurs. C’était une bonne première expérience professionnelle, et ça m’a permis de commencer à avoir des perspectives sur mon parcours. Ça a été une candidature spontanée, je suis allée à un évènement où ils étaient présents, et je leur ai parlé de la possibilité de faire un stage avec eux. Je pense que c’est aussi pour ça que ma candidature a été bien reçue : parfois, si on sait ce qui nous intéresse, c’est bien d’aller voir directement les personnes qui y travaillent ».
Mealdey effectue ensuite une césure et un stage au sein d’un cabinet de conseil, Metapolis, ce qui lui permet de travailler avec des collectivités locales, dans une petite équipe. « Cette expérience a été une révélation car je ne connaissais pas le métier du conseil. J’ai effectué une mission pour la Région Île-de-France sur des sujets liés à la smart city et l’innovation. Quand tu es consultant, tu travailles avec des clients, souvent plus avec eux que tes propres collègues. Ils ont une problématique particulière, et il faut les accompagner sur un cahier des charges en respectant les délais et sous une certaine pression. (…) Ayant fait des études de sciences politiques, ça me permettait aussi de découvrir le véritable fonctionnement des collectivités locales. Tout ça a été formateur ».
Durant son M2 en Droit et Gestion Publique, toujours à Dauphine, Mealdey effectue un apprentissage à la Caisse des Dépôts, en alternance. « Alterner une expérience professionnelle avec des heures de cours, c’est à la fois intense mais aussi plus simple à gérer car ton agenda est aménagé pour. J’étais chargée de développement territorial à la Banque des Territoires (…) il fallait aller voir les collectivités locales, identifier leurs projets et leur apporter des solutions de financement ». Nous sommes ensuite en 2020, le Covid frappe, et le marché du travail est bouché alors que Mealdey termine ses études. Elle candidate alors au master Management de la Technologie et de l’Innovation, entre Dauphine et les Mines. « Je ne pensais pas du tout être prise, c’est un master très demandé. L’innovation nous a été présentée au travers de nombreuses approches, avec évidemment une forte composante managériale et financière. Ce master m’a aussi permis de rencontrer des camarades avec des profils que je n’avais jamais croisés auparavant ».
Aujourd’hui consultante pour le secteur public chez Wavestone depuis un an, Mealdey apprécie son travail. « Il y a une certaine souplesse dans le métier de consultant, on change régulièrement de mission donc on n’est pas cantonné au même rôle. C’est aussi un mode de vie qui me convient : on peut être en télétravail, aménager ses horaires, même si ça reste exigeant en termes de charge de travail (…) après le Covid, j’avais hâte de continuer ma vie, et je m’y plais ».
Rétrospectivement, Mealdey affirme que le CPES lui a ouvert l’esprit, et a développé chez elle un esprit critique qui lui sert tous les jours, et notamment dans sa vie professionnelle. Elle note cependant que le CPES peut alimenter l’indécision : « Dans la formation, tu es entouré de gens curieux, avec cette pluridisciplinarité, qui pousse à toujours vouloir multiplier les opportunités (…) Avec ça, ça peut être compliqué de clarifier son projet d’orientation. J’ai trouvé ce que je voulais faire en allant vers des expériences professionnelles justement, qui m’ont permis d’ouvrir -et de fermer- des portes ».