LUNDI ALUMNI #37 : Sabrina Bensaid

Aujourd’hui, sept heures de décalage horaire et un océan nous séparent de Sabrina Bensaid, mais notre expérience au CPES nous réunit tous.tes. Depuis les salles d’Henri-IV jusqu’à Madison aux Etats-Unis en passant par l’Allemagne, le parcours de Sabrina vous inspirera, je l’espère.

“Le CPES, du point de vue humain, c’était vraiment sympa. Il y avait une vraie solidarité entre les élèves, bien plus qu’en prépa. Je vivais à la CIUP, c’était une vraie chance pour moi. J’ai rencontré des personnes avec qui je pouvais m’identifier et nouer de vraies relations. J’allais en cours sans avoir la boule au ventre tous les matins. Il y avait une vraie solidarité entre les élèves, j’étais largement plus épanouie au CPES qu’en prépa.”

Pour ses études supérieures, Sabrina quitte Cannes pour Paris. De 2014 à 2016, elle est en classe préparatoire B/L à Henri-IV. C’est en prépa que M. Combemale, son professeur d’économie, lui fait découvrir le CPES. “J’ai choisi d’intégrer le CPES en deuxième année, car en B/L je trouvais l’économie trop peu modélisée”. Sabrina entre alors au CPES, majeure Economie, mineure Sociologie, et poursuit en troisième année en Economie. “Le programme d’économie du CPES est vraiment bien fait. On approchait l’économie avec des intuitions, ce n’était pas faire des maths pour des maths, chaque équation avait un sens économique. L’économie donnait du sens aux maths et pas l’inverse. C’est le plus important car, après, quand tu es face à des modèles bien plus complexes, l’intuition est toujours là.”

“Le CPES, du point de vue humain, c’était vraiment sympa. Il y avait une vraie solidarité entre les élèves, bien plus qu’en prépa. Je vivais à la CIUP, c’était une vraie chance pour moi. J’ai rencontré des personnes avec qui je pouvais m’identifier et nouer de vraies relations. J’allais en cours sans avoir la boule au ventre tous les matins. Il y avait une vraie solidarité entre les élèves, j’étais largement plus épanouie au CPES qu’en prépa.” A ses débuts, le CPES était composé de toutes petites promotions : “En économie, on était huit. Les profs étaient vraiment disponibles et à l’écoute avec nous.” 

« […] J’ai beaucoup aimé ce stage en M1. J’avais un projet de recherche : construire un réseau de neurones pour prédire l’inflation. J’étais payée pour étudier, c’était génial ! Pour ce stage il a fallu que j’apprenne à maîtriser les algorithmes et le machine learning. Je me suis vraiment investie, je suivais le MOOC de Stanford sur le sujet pour me former en machine learning et j’apprenais à coder grâce à des tutos trouvés sur internet.”

Après le CPES, Sabrina intègre le master de macroéconomie de Polytechnique et de l’ENSAE. “J’ai intégré ce master sur les conseils de M. Combemale, que j’ai beaucoup sollicité pour mes questions d’orientation dès la deuxième année.” Sabrina hésitait entre deux masters. Celui de PSE, très reconnu pour l’économie du développement, et celui de Polytechnique, reconnu pour les statistiques et proposant une spécialisation macroéconomie et finance. Ce dernier rassemble des élèves de plusieurs grandes écoles (Polytechnique, HEC, ENS) ainsi que des externes. “Je faisais partie des externes. Beaucoup de groupes étaient déjà formés, il y a eu peu de mélanges et d’intégration entre les groupes, mais j’ai rencontré des personnes super cools avec qui je suis toujours en contact.

Au cours de son master, Sabrina fait deux stages à Francfort. Un premier stage dans une banque chez Natixis. “J’avais le contact d’un ancien élève du master qui avait fait son stage là-bas l’année précédente, qui lui était en exercice. Il m’a donné le numéro de mon maître de stage et le courant est bien passé dès le premier entretien. J’ai beaucoup aimé ce stage en M1. J’avais un projet de recherche : construire un réseau de neurones pour prédire l’inflation. J’étais payée pour étudier, c’était génial ! Pour ce stage il a fallu que j’apprenne à maîtriser les algorithmes et le machine learning. Je me suis vraiment investie, je suivais le MOOC de Stanford sur le sujet pour me former en machine learning et j’apprenais à coder grâce à des tutos trouvés sur internet.”

« Pour choisir mon école, j’ai réfléchi de façon très rationnelle. J’ai pris le classement des meilleures universités dans ce domaine. Dans un deuxième temps, j’ai supprimé les écoles de ma liste où je ne me voyais pas vivre. Je n’ai pas candidaté aux six premières pour économiser de l’argent car chaque candidature est payante : autour de 100 $ par école, et je savais que je ne serais pas acceptée. Puis j’ai candidaté aux 30 suivantes et j’ai été prise dès les universités classées : 11e à Los Angeles et à Madison et en liste d’attente pour une université classée 10e. […] »

Sabrina réalise un second stage de six mois comme assistante de recherche à la BCE (Banque Centrale Européenne). “Ce stage était moins bien, je n’avais aucune visibilité sur les objectifs de recherche de la personne que j’assistais. Il me demandait par exemple de sortir une base de données pour telle date, sans m’expliquer ses idées. L’environnement, par contre, était super. J’ai rencontré des chercheur.es qui m’ont conseillée sur les meilleures écoles et ça, c’est pas des conseils qu’on peut trouver sur internet. […] Au bout de six mois à la BCE, j’ai choisi de retourner en stage chez Natixis pour monter un nouveau sujet de recherche en économétrie sur la régression quantile de l’inflation.”

L’année dernière, Sabrina a candidaté pour poursuivre ses études par une double thèse à la fois en macroéconomie et en finance. “Les candidatures étaient horribles. Il faut passer deux tests : le TOEFL en anglais et le GRE, un test de logique, qui sont des tests payants, et pour lesquels les écoles demandent un seuil minimum : c’est stressant. Il faut également un grand nombre de bulletins. Mais la sélection se fait surtout sur le projet de recherche ainsi que sur les lettres de recommandation qui sont réellement importantes. […] Pour choisir mon école, j’ai réfléchi de façon très rationnelle. J’ai pris le classement des meilleures universités dans ce domaine. Dans un deuxième temps, j’ai supprimé les écoles de ma liste où je ne me voyais pas vivre. Je n’ai pas candidaté aux six premières pour économiser de l’argent car chaque candidature est payante : autour de 100 $ par école, et je savais que je ne serais pas acceptée. Puis j’ai candidaté aux 30 suivantes et j’ai été prise dès les universités classées : 11e à Los Angeles et à Madison et en liste d’attente pour une université classée 10e. Quand on candidate pour un doctorat aux Etats-Unis, on candidate également pour être payé.e, et il faut alors négocier avec le département d’études pour savoir à quel point iels sont prêt.e.s à te payer ».

« Dans la vie, il faut trouver un programme scolaire qui te correspond et qui arrive à te pousser vers le haut et à mettre en valeur tes forces. Alors j’ai choisi Madison, c’est une ville beaucoup moins connue que Los Angeles mais davantage familiale.”

“J’ai choisi de faire mon doctorat à Madison pour deux raisons : j’y fais un double doctorat en finance et en économie. Et cela est parfait pour moi car je suis intéressée par la macroéconomie monétaire et financière. De plus, j’ai accès à deux job markets. Par ailleurs, je tire aussi leçon de mon expérience. Il faut bien faire la distinction entre la théorie du signal et le programme qui te correspond ».“Certes, il est vrai que quand on parle d’une grande université à Los Angeles, tout le monde en a entendu parler et les yeux brillent. Cependant, je n’étais pas convaincue que ce programme me correspondait vraiment. J’avais légèrement l’impression d’être un numéro parmi d’autres. J’avais l’impression qu’une expérience passée se répétait. Je me rappelle de quand je disais que j’étais en prépa à Henri-IV, les gens étaient bien plus impressionnés que quand je leur disais que j’étais au CPES. Pourtant, personnellement, c’est le CPES qui m’a permis de réussir. Dans la vie, il faut trouver un programme scolaire qui te correspond et qui arrive à te pousser vers le haut et à mettre en valeur tes forces. Alors j’ai choisi Madison, c’est une ville beaucoup moins connue que Los Angeles mais davantage familiale.”

« […] Le système américain est complètement différent. J’ai seulement trois matières, avec trois heures de cours pour chaque. Mais j’ai très peu de temps libre car chaque semaine, il y a beaucoup de rendus. Iels ne fonctionnent pas du tout en partiels mais seulement par des DM.”

Pour faire une thèse dans ce domaine en France il existe l’Ecole d’Economie de Paris (PSE), mais l’accès n’est pas évident : il faut déjà y avoir fait son master pour y entrer comme doctorant.e. “Je pouvais aussi continuer à Polytechnique-ENSAE, mais mon professeur de macroéconomie financière a été embauché ailleurs. L’université de Toulouse est aussi très bien.”Aux Etats-Unis, une thèse se déroule sur cinq ans qui commencent par deux ans de master. “L’engagement est long, il faut vraiment savoir ce que tu veux et c’est très important dans son parcours de réfléchir sur son orientation. Même si ça te prend un an de plus, ça peut t’apporter beaucoup. […] Avant d’arriver, j’avais peur que le master soit redondant avec ce que j’ai pu faire à Polytechnique. En fait, les modèles et analyses sont hyper approfondis. Le niveau de difficulté est toujours plus élevé. Il vaut mieux savoir à quoi s’attendre avant de partir. […] Le système américain est complètement différent. J’ai seulement trois matières, avec trois heures de cours pour chaque. Mais j’ai très peu de temps libre car chaque semaine, il y a beaucoup de rendus. Iels ne fonctionnent pas du tout en partiels mais seulement par des DM.”

Sabrina est très intéressée par les politiques monétaires. A long terme, elle se verrait bien travailler dans une banque centrale. “Le travail des économistes à la BCE était inspirant, mais ça demande d’acquérir encore un niveau de modélisation très poussé.”

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