“Perspectives” est une série d’articles relatant les expériences personnelles et opinions de personnes concernées, de près, par une question d’actualité, une tension sociale et/ou un débat politique, du fait de leur profil social, position politique et/ou engagement.
Le but de cette série est de partager des témoignages et avis de personnes proches de situations rapportées par les médias, afin de rapprocher de certaines problématiques, d’enrichir et d’élargir le débat.
Te considères-tu membre de la communauté nationale française ?
1/6 : La France, une communauté nationale
Félicité :
Oui
Aïcha :
Je me considère membre de la communauté locale, nationale, régionale et internationale. Je vis en communautés. Je fais partie de la communauté des étudiants ! Je fais partie de la communauté des enfants issues de l’immigration! Je fais partie de la communauté de la diaspora malienne ! Je fais partie de la République française ! Je fais partie de la communauté des enfants privilégiés de la diaspora ! Je fais partie de la communauté des jeunes de quartiers défavorisés. Je fais partie de la communauté des voilées! (…) J’ai plusieurs appartenances et elles n’entrent pas irrémédiablement en conflit, au contraire elles se complètent.
Marwa :
[N’étant pas de nationalité française], j’ai l’impression que la France ne veut pas de moi. Mais en tant que [résidente en] France, [mon pays] me considère comme étrangère. Je me considère davantage comme étant de la communauté du monde, une citoyenne du monde, une identité internationale. (…) Cependant, je ne peux pas ne pas me considérer comme ne faisant pas partie de la “communauté nationale” car je vie ici, j’ai grandi ici, était éduqué ici, elle fait partie de mon identité.
Félicité :
Je ne vis pas dans une communauté en particulier, j’aime être entourée de gens différents les uns des autres, je trouve cela enrichissant. Si je ne devais me restreindre qu’à ma famille, je la qualifierais de la communauté blanche. Je suis moi-même athée mais certaines personnes de ma famille sont catholiques. Si j’élargis parmi mes proches de manière générale, je fréquente principalement des personnes athées, musulmanes et chrétiennes. Je ne crois pas bien connaître de personnes issues d’autres religions. Ma communauté, si on peut la qualifier comme telle, se situe depuis les classes moyennes inférieures jusqu’aux classes supérieures sur le plan à la fois économique et culturel.
Marwa :
Là où je vie, il y a pas du tout ce sentiment de “communauté”, chacun vit pour soi, aucune entraide ni rien.
Je pense tout de même entretenir des liens avec “ma communauté” puisque mes amies les plus proches et les liens qui se créent le plus facilement se font avec des personnes d’une autre origine (issue de l’immigration) ou avec une proximité religieuse. Ma communauté est en effet considérée comme minoritaire. Je fais partie tout d’abord de la communauté des “étrangers” africains tout d’abord, puis maghrébins mais également des musulmanes (bien que la France semble se plaindre de notre trop grande présence).
J’ai juste envie que l’on m’accepte comme je suis, sans me demander de changer ce que je suis pour faire partie de “la” communauté.