Questions d’orientation #1: Master Stratégies Territoriales et Urbaines de Sciences Po

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Peux-tu nous raconter ton parcours au sein du CPES ?

Je suis arrivée au CPES en deuxième année, après un an en prépa ENS D1, une prépa de droit et d’économie. La prépa D1 s’organise entre l’université et la prépa, avec des cours de licence d’administration économique et sociale à Paris 1. Mais cette première année ne m’a pas convaincu et j’ai candidaté au CPES pour la double majeure droit/sociologie. Pour ma troisième année, j’ai opté pour la spécialisation en droit, après de longues hésitations dont certains se souviennent !

Quelle a été ton orientation après le CPES ? Peux-tu nous décrire en quoi consiste ton master / orientation actuel ?

J’ai d’abord candidaté à une dizaine de masters en urbanisme. Pour Sciences Po, j’ai postulé pour leur master Stratégies territoriales et urbaines (STU). C’est un master de politiques urbaines, tourné vers la stratégie, c’est-à-dire comment penser le monde sous l’angle de la ville, de ses politiques et de ses acteurs. Il n’est pas optimal pour une personne qui souhaiterait faire de l’urbanisme opérationnel, d’en étudier les savoirs-faires et apprendre à les reproduire. Ainsi, le M1 se présente sous la forme d’une formation commune et d’options ouvertes à tous les masters de Sciences Po, donc des options vraiment diverses (histoire, droit, réflexions générales…).

Comment se sont passées les admissions ? Quelles ont été les grandes phases ?

Pour les candidatures de Sciences Po, elles ouvrent en janvier. On doit rendre une lettre de motivation, un CV et répondre à quelques questions sur soi. N’hésitez pas à ajouter des lettres de recommandation professionnelles issues de vos stages et à valoriser vos expériences, c’est ce qui fera la différence ! Les résultats d’admissibilité arrivent dans le courant du mois de mars et on doit se mettre à préparer les oraux. Là, j’ai bénéficié de l’aide d’ancien-ne-s CPES qui avaient été pris-e-s dans ce master et qui ont partagé leur expérience pour qu’on puisse être le plus à même de gérer les questions de l’oral. Au niveau de l’école, il y a aussi un groupe Facebook qui organise des oraux blancs avec les étudiants actuels, dont j’ai bénéficié, et ça s’appelle « coaching Sciences Po » généralement. 

Quels sont les points forts de ton master ? Quels en sont les points faibles ?

Un des points vraiment intéressants de ce master, c’est qu’il mêle des profils très différents. En effet, les étudiant-e-s viennent tous de spécialisations diverses, on a des géographes, des sociologues, des étudiants de Sciences PO… Par ailleurs, c’est aussi un master professionnalisant où on acquiert des connaissances nouvelles qu’on doit mettre en pratique par un stage obligatoire et un projet professionnel qui se tient tout au long du M1. En plus, je pense qu’il est intéressant d’être ancré dans un tel réseau d’anciens élèves, mais aussi d’alumnis différents de nous. 

Néanmoins, un des points peut-être problématique quand on vient du CPES c’est la répétition et la généralisation de choses qu’on a déjà beaucoup travaillées, notamment en sociologie. Pour cela, je n’ai pas trouvé le premier semestre stimulant, mais certain-e-s peuvent au contraire trouver utile de revoir ces bases, comme les ingénieurs. Mais maintenant que j’ai commencé le semestre 2, je trouve le master beaucoup plus intéressant et thématique !

Vers quoi dirige le master que tu as choisi ? As-tu déjà une idée de ce que tu feras après ?

Après ce master, on peut être employé-e dans tout un tas de domaines variés (économie de la ville, tourisme, habitat, environnement, numérique, santé, urbanisme opérationnel quand bien même ce n’est pas le master le plus apte à nous y former…). Certains élèves décident de compléter leur parcours en effectuant un deuxième master, pour se spécialiser et acquérir plus d’expérience. Le master STU n’est pas forcément le meilleur master d’urbanisme opérationnel mais en sortant du CPES, il permet d’acquérir les connaissances fondamentales et ouvre la voie pour travailler dans des collectivités, régions ou grandes métropoles. Et en termes d’approches stratégies, il est au contraire le plus innovant. Je pense que les deux approches opérationnelles et stratégiques, sont intéressantes et ont chacune leurs avantages. 

L’année de césure, si elle est possible, est-elle encouragée et facilitée ?

Personnellement, je projette de faire une année de césure l’année prochaine avec un premier semestre à l’étranger et un deuxième en stage, pour faciliter le choix des options et spécialisations au M2. Cependant, la mobilité est acceptée mais c’est un des seuls de Sciences Po où l’année de césure n’est pas vraiment encouragée et il faut batailler avec l’administration.  

Y a-t-il des projets particuliers à rendre et préparer ?

On doit rendre des mémoires approfondis en sociologie et en statistiques, mais cela ne change pas grand-chose par rapport à ce que l’on devait faire au CPES. Un des gros projets à travailler en M1 est un projet professionnel en groupe avec deux jours par semaine qui lui sont réservés. Sciences Po contacte ses partenaires pour ensuite proposer une liste de sujets à partir desquels sont créés les groupes. Moi, par exemple, je travaille sur les relations de l’urbanisme et de la santé, avec l’entreprise Nexity. On effectue différents rendus selon les groupes, mais généralement on s’occupe de proposer des études comparatives avec d’autres villes ou d’autres pays. Et à la fin du M1, le groupe doit présenter le rendu devant les commanditaires et devant l’équipe pédagogique du master. 

Qu’en est-il de la vie étudiante ?

Le master STU, c’est une petite promo d’environ 75 étudiant-e-s donc l’ambiance est plutôt bonne et encouragée par des voyages organisés par le master mais aussi par l’association étudiante InSitu. Et puis concernant la vie étudiante à Sciences Po même, et bien elle est comme on peut s’y attendre très dynamique avec un choix d’association vraiment large. J’ai même intégré l’association de chant, ce qui permet de rencontrer d’autres personnes et de voir un peu le campus.

Est-ce que le CPES t’a apporté quelque chose d’utile pour ta formation actuelle ?

Contrairement au CPES, le modèle de ce master n’est pas celui de la recherche mais plutôt de la compétence pratique avec des rencontres organisées avec des acteurs des milieux professionnels et des stages. Les cours sont tournés vers la question de comment on va agir réellement dans la ville ou la collectivité. Donc c’est plutôt complémentaire du CPES qui m’a apporté des connaissances solides de la recherche et un appareil critique majeur. Par ailleurs, il m’a permis d’acquérir des connaissances précises sur beaucoup de thématiques et d’avoir un regard différent et ouvert sur des questions diverses, et donc un ensemble de connaissances que je relie aujourd’hui à la ville lors de mes travaux.
Si vous souhaitez contacter Marion, vous pouvez le faire via Facebook (Marion Aurouze) ou lui envoyer un mail: marion.aurouze@sciencespo.fr / aurouzemarionestelle@gmail.com.

Par Moana Bertotti et Malou Bozec

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