LUNDI ALUMNI #8 : Chloé Roffay

Dure la rentrée… Heureusement que les portraits alumni sont là pour compenser tous les soucis ! Depuis son lieu de travail dans un laboratoire à Genève, Chloé Roffay revient sur son parcours stiumulant en recherche physique et biologique. 

« La plupart des parcours scolaires estimaient que parce qu’on est des scientifiques on ne lis pas, mais avec le CPES on avait quand même de la littérature la première année, ça cumulait tous les avantages parce qu’on pouvait en même temps discuter de littérature avec les humanités.

C’est un peu par hasard que Chloé devient élève de la première promotion du CPES. En postulant aux CPGE parisiennes, elle réalise qu’en tant que résidente de banlieue parisienne elle n’a pas accès aux internats. Le CPES et les logements qu’il propose à la cité U est l’alternative qui se présente au bon moment : « Les avantages du CPES résident à 90% dans la cité U. Il y a une bonne ambiance, cela permet de rester en contact avec des élèves d’autres filières, ce qui est très enrichissant. C’est là que j’ai noué des amitiés très fortes. » 

Dès le début, Chloé sait qu’elle veut faire de la recherche. Ce qui lui plait au CPES, ce sont les profils différents et stimulants : « La plupart des parcours scolaires estimaient que parce qu’on est des scientifiques on ne lis pas, mais avec le CPES on avait quand même de la littérature la première année, ça cumulait tous les avantages parce qu’on pouvait en même temps discuter de littérature avec les humanités. » Ce qui lui plaisait c’était aussi de pouvoir suivre des cours d’autres filières : « Même si on était en science, on pouvait suivre les cours de Monsieur Riutort et Monsieur Combemale, qui m’ont enseigné des manières de penser qui m’ont vraiment marqué, que je retrouve d’une certaine manière dans ma thèse ».

«En master, je n’ai pas retrouvé la même stimulation intellectuelle qu’au CPES. On avait déjà fait nos preuves en rentrant, c’était surtout des cours d’introduction à des sujets hyper spécifiques et beaucoup ne venaient pas en cours.  J’ai trouvé que le CPES m’avait vraiment bien préparée, et ces deux années ont été particulièrement faciles ». 

 Seulement, comme de nombreux élèves des premières promotions, le travail est intense et le moral ne suit pas toujours : « On travaillait énormément mais on nous répétait sans cesse qu’on était mauvais. J’ai regretté de ne pas être partie la deuxième année en sciences expérimentales/physique”. Au niveau de l’orientation, c’était très mal organisé : « Même si Mr. Boucekkine, notre prof de maths en L2, a fait de son mieux pour nous aider (c’est d’ailleurs le plus gentil prof que j’ai connu), on nous a complètement abandonnés pour l’orientation. On postulait dans des écoles d’ingénieurs, on ne savait pas trop comment faire… Quelques-uns ont pu aller in extremis à Polytechnique mais ce n’était pas mon cas car je m’étais trompée sur mon dossier. Il y avait beaucoup de stress et j’étais dans un tel état de fatigue que je n’arrivais pas à me concentrer sur mon orientation. » 

Autrefois il y avait beaucoup des stages obligatoires au CPES, ou facultatifs l’été. « J’ai fait mon stage de deuxième année au collège de France orienté vers la biologie. Sur ce point, le CPES m’a donné l’opportunité de découvrir et faire des choses qu’une classe prépa ne m’aurait pas permis de faire. C’est pour cela que même si on avait beaucoup de travail, je ne regrette pas d‘avoir faire le CPES.”  

L’année suivante, elle se dirige alors vers un master à Pierre et Marie Curie en M1 puis en M2 à Paris Diderot – Paris Saclay – UPMC pour faire de la physique théorique généralisée : « En master, je n’ai pas retrouvé la même stimulation intellectuelle qu’au CPES. On avait déjà fait nos preuves en rentrant, c’était surtout des cours d’introduction à des sujets hyper spécifiques et beaucoup ne venaient pas en cours.  J’ai trouvé que le CPES m’avait vraiment bien préparée, et ces deux années ont été particulièrement faciles ». 

« Faire une thèse c’est faire un deuxième CPES, et c’est choisir sa passion plutôt que l’argent. C’est beaucoup de travail, on se donne du mal, on passe des heures devant le microscope, mais on apprend beaucoup sur soi, on partage un même sujet avec ses collègues, je travaille aussi avec mes deux meilleurs amis dans le laboratoire, c’est très convivial, entre rythme intense et entraide. »

En M1, elle part au Japon dans un laboratoire mais nous avertit: « Si on n’est pas dans un laboratoire qui a des moyens, ce n’est pas très intéressant, et puis les japonais ne parlaient pas beaucoup entre eux et avec moi. C’était un stage très solitaire de trois mois, passé sur facetime. Il vaut mieux aller au Japon en vacances que pour travailler dans la recherche.”  L’année suivante, elle postule pour un stage à l’institut Curie. « C’était vraiment super, et je recommande vivement d’aller là bas, mais j’ai été prise dans le ‘parcours grandes école’ parce qu’il y avait inscrit Henri IV sur mon CV. C’est très franco-français, mais les labels d’école pour obtenir stage et opportunités, c’est une réalité à prendre en compte. Ce stage m’a orienté vers la thèse que je fais aujourd’hui. » 

Aujourd’hui, Chloé réalise une thèse à l’université de Genève, où elle fait de la biophysique, une thèse en 3 ans au lieu de 5 ans (la moyenne). Être en thèse, c’est un statut enrichissant mais qui ne peut pas convenir à tout le monde : « Faire une thèse c’est faire un deuxième CPES, et c’est choisir sa passion plutôt que l’argent. C’est beaucoup de travail, on se donne du mal, on passe des heures devant le microscope, mais on apprend beaucoup sur soi, on partage un même sujet avec ses collègues, je travaille aussi avec mes deux meilleurs amis dans le laboratoire, c’est très convivial, entre rythme intense et entraide. » Elle nous renseigne aussi sur les particularités du travail dans un laboratoire : « La biologie, c’est aussi apprendre à tout organiser. Il faut être ordonné, et plus on est anciens dans un labo, plus cette gestion est à notre charge, et plus on doit prendre le rôle du vieux aigri » dit-elle en riant.  

« La thèse en France est quelque chose de très politique et dépend du laboratoire dans lequel on est, de comment notre maître de stage s’entend avec les supérieurs, de la place qu’il y a etc. En somme, le financement de thèse ne dépend pas de soi et c’est très frustrant après 5 ans d’étude de n’avoir aucune marge d’action dessus. À l’étranger c’est différent : si on trouve notre projet intéressant il est financé et c’est tout. » 

« Les personnes qui sont restées saines au CPES sont celles qui ont pu continuer à faire autre chose que juste travailler les cours, qui savaient faire une pause pour s’y dédier. Je n’ai pas eu de modèle de personne qui travaille autant dans ma famille, et je ne réalisais pas l’importance de cette variable. »

Un regret de Chloé c’est de ne pas avoir persévéré dans une activité extra-scolaire : « Les personnes qui sont restées saines au CPES sont celles qui ont pu continuer à faire autre chose que juste travailler les cours, qui savaient faire une pause pour s’y dédier. Je n’ai pas eu de modèle de personne qui travaille autant dans ma famille, et je ne réalisais pas l’importance de cette variable.  C’est pour cela que le CPES m’a un peu rongé, la seule chose que j’ai réussi à garder c’est me coucher tôt mais c’est parce que j’étais incapable de travailler tard le soir. » 

Autre chose qu’elle aurait aimé savoir, c’est l’importance de prendre du temps pour s’orienter et d’anticiper ses projets : «  Une heure à réfléchir sur ce qu’on veut faire plus tard, ce n’est jamais une heure de perdue. Entre avoir un point de moins à son DM et éclaircir son avenir, il n’y a pas à choisir, car travailler sans sans savoir où on va posera forcément un problème à un moment donné. » 

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