LUNDI ALUMNI #24 : Guilhem

Cette semaine, Lundi Alumni vous emmène à la rencontre de Guilhem, étudiant de la deuxième promotion du CPES, actuellement ingénieur-chercheur chez EDF en recherche et développement. Guilhem revient sur son parcours qui l’a mené d’Aix-en-Provence, au CPES puis à Polytechnique.

Pour toute question, crise existentielle ou recherche d’âme sœur pour vous guider après le CPES, CPES-PSL Alumni est là pour vous aider !

« Ce qui m’a rassuré c’est les institutions partenaires comme Henri IV et l’ENS, ça donnait du sérieux. Je me suis dit que je pouvais faire confiance à cette formation 

Guilhem fait partie de ces toutes premières promotions qui ont fait confiance au CPES, dès son ouverture. « Mon idée initiale était d’aller en prépa scientifique, en MPSI ou PCSI, par exemple ». Lors de la journée porte ouverte du lycée Henri IV, il tombe sur la plaquette du CPES, est séduit par l’ouverture intellectuelle présentée mais regrette de ne pas avoir la chance de discuter avec les professeurs. Il postule sur APB mais hésite toujours un peu sur l’ordre de ses vœux. « C’est vrai que c’était tout nouveau, mais ce qui m’a rassuré c’étaient institutions partenaires comme Henri IV et l’ENS, ça donnait du sérieux. Je me suis dit que je pouvais faire confiance à cette formation ». Guilhem s’est alors engagé dans le parcours Sciences du CPES, une L1 en sciences, une L2 en maths physique et enfin, une L3 en maths appliqués. « J’ai bien aimé la troisième année. A posteriori, je peux dire que c’était un moment où j’étais prêt à me spécialiser et j’ai pu le faire avec Dauphine. J’ai apprécié rentrer à fond dans un sujet ».

« Ce qui a été pesant c’est le manque de visibilité de la formation »

Comme beaucoup de CPESsien.ne, Guilhem n’est pas entièrement fixé sur son orientation et il est séduit par la diversité des débouchés du CPES contrairement à une prépa scientifique. Pour lui, l’orientation n’est pas le plus gros désavantage du CPES, même si plus d’accompagnement aurait été préférable. « Ce qui a été pesant c’est le manque de visibilité de la formation ». La troisième année à Dauphine confirme à Guilhem son appétence pour les matières scientifiques. Le cycle ingénieur de Polytechnique permet de continuer dans une voie scientifique tout en restant généraliste, avec le confort de ne pas se fermer trop de portes. Dans sa classe, composée de 12 CPESiens, ils sont quatre à intégrer Polytechnique à la fin de la troisième année. « Si tu as été sérieux tout au long du CPES, tu es récompensé par les admissions parallèles aux concours d’ingénieur ». Si Guilhem ne s’est globalement pas senti défavorisé sur le plan scolaire à Polytechnique, il remarque le meilleur entraînement des étudiants en provenance de classe préparatoire. « Je me sentais moins bien préparé qu’eux pour l’oral par exemple parce qu’au CPES, même si on faisait des exposés, on était pas du tout entraîné pour les khôles ». À Polytechnique, Guilhem apprécie l’excellence des cours dispensés et la liberté laissée à la spécialisation. « Les cours sont de très hauts niveaux, les professeurs sont très bons mais finalement, les exigences de validation ne sont pas trop hautes. Ça m’a laissé la liberté de creuser les sujets qui m’intéressaient le plus dans les cours ».

« Avec le cycle d’ingénieur, tu prends deux années généralistes alors que je me sentais prêt à être spécialisé, à creuser mes sujets et entrer dans le monde du travail »

La scolarité à Polytechnique commence par deux années généralistes en sciences (maths, physique, économie, biologie, …). Après ces deux années, il tarde à Guilhem de rentrer dans le monde du travail, d’être vraiment dans l’application. Les opportunités de partir à l’étranger sont limitées, il n’y a pas d’échange Erasmus classique et finalement, l’école Polytechnique n’est pas si ouverte à l’internationale, l’accès n’est pas facilité. Guilhem apprécie la diversité des débouchés proposés à Polytechnique, y compris dans des carrières non-scientifiques (double diplôme avec HEC ou Sciences Po, fonction publique…). Il préfère garder un profil scientifique. Il choisit un master d’optimisation mathématique qui lui permet de se spécialiser en dernière année. « C’est un master de recherche, en recherche de solutions, un peu différent d’un master de recherche académique ». Si ses études l’intéressent énormément, qu’il en apprécie la qualité, Guilhem souhaite rentrer dans la vie active. La combinaison du CPES et l’X, c’est long finalement, c’est 7 ans d’études. Avec le cycle d’ingénieur tu commences deux années généralistes alors que je me sentais prêt à me spécialiser, à creuser les sujets qui me plaisaient. C’est pour ça que je n’ai pas choisi de poursuivre en thèse. J’ai choisi la version courte avec le master à l’X pour rentrer dans le monde du travail ». Un autre avantage de Polytechnique, c’est son accès facilité aux stages en entreprise. « L’X est vraiment une bonne carte de visite. Quand tu arrives en stage, les gens te font rapidement confiance et te donnent des responsabilités ».

« C’est de la recherche sur le long terme, sur des sujets parfois assez théoriques »

Pour son stage de fin d’études, Guilhem rejoint la Recherche & Développement d’EDF. Il ne s’y sent pas trop dépaysé : il se retrouve dans une équipe de chercheurs en maths appliqués, « c’est très proche de certains cours de l’X ». La R&D d’EDF est très prospective, aux airs de recherche fondamentale, qui associe une approche académique et des contraintes industrielles. « C’est de la recherche sur le long terme, sur des sujets parfois assez théoriques. On a tout de même une partie de recherche scientifique académique car ceux qui le veulent peuvent écrire dans des revues scientifiques ». La différence avec la recherche académique, Guilhem la perçoit tout de suite : grâce à ses résultats, la R&D permet d’avoir un impact rapide, direct et concret dans un secteur à fort enjeu comme l’énergie. Plus concrètement, Guilhem réfléchit sur les programmes de production des centrales et des barrages, planifiant leur utilisation à court et long terme, cherchant à en optimiser les fonctionnements. « Je travaille à partir des prédictions de consommation, prédiction d’utilisation et de consommation d’énergie renouvelable pour à la fin définir et choisir les bons moyens de production. C’est ce qui m’intéresse, plus que la prédiction ». À la suite de son stage de fin d’étude, en juin 2020, on propose à Guilhem de rester dans la même équipe chez EDF. Il accepte. Il reconnait l’influence de Polytechnique dans cette orientation.

« L’ouverture d’esprit, je l’ai gardée grâce aux amis que je me suis fait en L1. Ensuite il y avait très peu d’échanges entre les filières. Oui, le CPES est pluridisciplinaire mais pour la filière scientifique, le discours est un peu surfait »

Du CPES, Guilhem en garde de très bons souvenirs. « En L2, nous étions douze élèves, c’est quand même un environnement exceptionnel pour apprendre et construire des liens. » Guilhem a d’ailleurs monté un club de pétanque avec deux autres CPES scientifiques, club dont il a été lui-même le président. « Au départ, c’est parti parce qu’on était trois mecs qui venaient du Sud, on se faisaient appeler le club de pétanque alors qu’on n’avait jamais touché une seule boule de pétanque à Paris encore. » Le concept est né, l’idée a plu et les trois amis ont organisé un tournoi à l’échelle de PSL. L’extrascolaire a finalement permis à Guilhem de conserver un peu plus longtemps la pluridisciplinarité promise du CPES et qui s’affaiblit, au fil des trois années en filière science. « La pluridisciplinarité, je l’ai gardée grâce aux amis que je me suis fait en L1. Après la L1, il y avait très peu d’échanges entre les filières. Oui, le CPES est pluridisciplinaire mais dans la filière scientifique, le discours est un peu surfait, même si je n’ai pas regretté de pouvoir me spécialiser en L2 et L3. ». C’est un point que Guilhem a apprécié avoir, en plus des élèves issus de prépa, en école d’ingénieur, école où les profils sont tous relativement homogènes.

That’s all folks ! Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau portrait !

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