L’endométriose c’est pas tout rose

Le 30 septembre, votre reporter en zone dangereuse a assisté à une mise à l’eau d’un voilier à Lorient, en Bretagne. Un événement qui a regroupé un petit monde, car ce bateau portera pour ses nombreuses régates un équipage 100% féminin et les couleurs de l’EndoBreizh. Par ailleurs, nous avons pu nous entretenir avec la capitaine du bateau qui est aussi gynécologue. C’était donc l’occasion de revenir brièvement sur l’histoire et le présent de l’endométriose.

EndoBreizh est une association qui prend en charge les patientes souffrant d’endométriose et qui sensibilise le grand public sur cette maladie.

L’endométriose est surtout caractérisée par « le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus ». Alors même que l’endométriose touche 10 % des personnes menstruées, « elle [l’endométriose] a longtemps été très méconnue, c’était une maladie très réduite car elle ne concernait que les femmes », explique la capitaine du Mathusalem.

Une prise en charge difficile

Aujourd’hui, le délai de détection de cette maladie est en moyenne de 7 ans, un délai long qui a ses raisons. Les fortes douleurs pendant les règles sont considérées comme l’un des symptômes principaux de l’endométriose. Mais la médecine fut pendant longtemps un champ très masculin, et de fortes douleurs pendant les règles étaient alors considérées comme normales . Toujours à cause du manque de féminité dans le monde médical, la recherche sur cette maladie a eu du mal à se développer ; « Elle fut très longtemps négligée », rapporte EndoBreizh. Les causes de la présence de ce tissu endométrial hors de l’utérus sont encore très floues. On sait cependant que plusieurs facteurs entrent en jeu : les hormones, la génétique, l’environnement et encore d’autres. 

La détection de cette maladie reste complexe, même si les progrès réalisés dans l’imagerie médicale (IRM, échographie) ont permis quelques avancées, la capitaine précise que « le plus important reste de prendre en charge la douleur ». Un autre symptôme pouvant affecter les malades est l’infertilité. 

Il existe deux traitements. Le premier est médicamenteux : la patiente se voit prescrire des antalgiques pour atténuer la douleur. Si le désir d’enfant est inexistant / inimaginable, il est possible de traiter cela avec des « contraceptions œstro-progestatives » ou avec la pose d’un stérilet. Sinon, une dernière méthode existe, dans les cas où les traitements précédents ne seraient pas suffisants : c’est la chirurgie. Avec une opération chirurgicale où on enlève les différents kystes/lésions (« conservateur ») ou l’utérus, les ovaires (« total »). Seule l’opération totale permet de guérir définitivement de l’endométriose. 

La meilleure solution reste de sensibiliser les personnes pour espérer une prise en charge le plus tôt possible. C’est le but premier de ce voilier Endobreizh, que vous verrez peut-être sur les prochaine régates.

Je vous laisse avec un petit texte de l’association que j’ai trouvé beau et parlant :
La mer, avec ses vagues éternelles et son horizon infini, est souvent perçue comme un reflet des défis de la vie, des tempêtes internes et des espoirs sans fin. En utilisant un voilier comme moyen de communication, Endobreizh fait écho aux défis auxquels sont confrontées les femmes atteintes d’endométriose, naviguant à travers les eaux parfois tumultueuses de leur vie quotidienne.

Avant – première d’une nouvelle Rubrique : Pourquoi Pas ?

Une information que l’on voit passer et sur laquelle on peut rester dubitatif. Peut-être que c’est encore flou, vous allez voir ça va peut-être le rester.

Ce mercredi 4 octobre, une proposition de loi venant du Rassemblement National ayant pour but de mieux accompagner les personnes  atteintes d’endométriose a été rejetée par la majorité et la gauche. Pour l’instant, les personnes souffrant de cette maladie n’ont pas accès aux mêmes droits et avantages que les autres personnes souffrant de maladies chroniques, comme le diabète. 

Des associations comme EndoMind,  ou des élus de gauche, ont dénoncé une récupération politique, notamment  car il existe de nombreuses imprécisions et maladresses dans la proposition de loi. Un exemple parmi d’autres : dans leur texte, le RN explique qu’il y a un “chemin vers la guérison”.  Ce n’est absolument pas le cas.

La question que l’on peut se poser face à cette actualité, ou du moins que je me pose, est  : Le RN féministe, pourquoi pas ? Est-ce que le RN peut-être pro-femmes ? Est-il possible de concilier extrême-droite et féminisme ? 
Magali Della Suda, a publié un livre en 2022, Les nouvelles femmes de droite, où elle revient sur l’émergence des mouvements féministes de droite qui s’opposeraient à des mouvements plus radicaux comme les Femen. Elle explique que ce sont des mouvements féministes nationalistes, identitaires et donc ils participent à l’exclusion. (c’est un résumé très résumé). 

Pouvons nous considérer féministes des mouvements transphobes ? Qui excluent une partie des femmes ?  

Si vous voulez répondre au Pourquoi Pas ? Il y a un espace commentaire, on discutera avec plaisir. 

Derrien Sacha / PG/LB

Étiquettes:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *