Le changement climatique en bref

Les « Warming Strips », inventée par le chercheur Ed Hawkins à l’Université de Reading

« Changement », « réchauffement », « dérèglement », « crise » ou encore « catastrophe », les mots ne manquent pas pour désigner le changement climatique. Mais si les mots ne manquent pas, ses caractéristiques non plus. Il semble ainsi bon de faire un petit résumé de ce qu’il en est actuellement : qu’est-ce que le changement climatique ? Pourquoi nos émissions de CO2 posent problème ? Quel lien avec la température ? Et que dire aux climatosceptiques qui rappellent que de nombreux changements ont eu lieu par le passé ? Sans rentrer dans de longues et complexes explications physico-chimiques, les quelques lignes qui suivent se proposent de mettre les choses au clair, en répondant aux questions qui précèdent.

1. Mais au juste, c’est quoi exactement le changement climatique ?

Revenons rapidement aux basiques : la Terre est la seule planète abritant des êtres vivants (du moins, à ce jour). Mais la vie n’est possible que grâce à certaines conditions : une température moyenne de 15°C, de l’eau liquide, de l’oxygène pour respirer, du CO2 et de la lumière pour la photosynthèse. Cette température moyenne de 15°C est due à deux choses, qui sont la distance de la Terre au Soleil et la présence d’une atmosphère permettant à l’effet de serre d’avoir lieu. Notons que sans cet effet de serre, la température moyenne sur Terre serait autour des -20°C : la vie n’y serait peu ou pas possible. La majorité, si ce n’est tous les êtres vivants, relâchent des gaz dans l’atmosphère, notamment par la respiration. 

Jusqu’à il y a quelques centaines d’années, l’équilibre était relativement bien maintenu, la majorité des émissions étant absorbée par la photosynthèse et d’autres mécanismes. Sauf que l’Homme est apparu. Après quelques siècles à courir nu après les mammouths et cueillir des baies, Il a découvert les énergies fossiles. Ces dernières ne sont autres que de la matière organique en décomposition depuis des centaines de milliers d’années. Or, il (l’Homme) n’a pas trouvé meilleure idée que  de la brûler pour produire de l’énergie. Et qui dit matière organique, dit carbone qui, lorsqu’il est brûlé, se retrouve sous forme de CO2 dans l’atmosphère. Si vous me suivez toujours, le CO2 est un puissant gaz à effet de serre. Et c’est là que ça coince. L’effet de serre est nécessaire à la vie sur Terre, mais les quantités de CO2 émises par l’Homme (à travers la combustion des énergies fossiles) sont si importantes et si rapides que l’effet de serre s’emballe. Les émissions ne sont plus équilibrées, s’accumulent et la machine climatique est déréglée. Et là tout explose : augmentation de la température de surface moyenne de la Terre, fonte des glaces, montée du niveau marin, modification de la circulation océanique globale, augmentation de la fréquence des évènements climatiques extrêmes etc. En bref, le changement climatique actuel est une modification du climat (température, pressions atmosphériques, circulation océanique, humidité, etc.) causée par les activités anthropiques.

2. Pourquoi le CO?

Comme dit plus haut, le CO2 est un des principaux gaz à effet de serre. C’est loin d’être le seul : l’eau à l’état gazeux, le méthane ou encore l’ozone sont eux aussi de puissants gaz à effet de serre, mais on se concentre sur le CO2 car, (1) c’est celui que nous émettons le plus et (2) c’est aussi celui qui reste le plus longtemps dans l’atmosphère. On parle aussi beaucoup du méthane, principalement issu de l’élevage. Lui a un temps de vie dans l’atmosphère beaucoup moins important que le CO2, mais son pouvoir de réchauffement est 34 fois plus élevé que celui du CO2. Réduire nos émissions de méthane peut donc s’avérer efficace contre le changement climatique. C’est pourquoi nous parlons de plus en plus des émissions en termes de CO2-équivalent, afin de prendre en compte les autres émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique.

Image : Évolution des émissions de CO2 mesurées jusqu’en 2020 (barre verticale noire) et projections au-delà. Ces projections varient en fonction de l’évolution des activités anthropiques (les « SSP »). (Graphe extrait du dernier Résumé pour Décideur.se.s du GIEC)

3. « Il y a déjà eu des changements climatiques par le passé ».

Cette affirmation est vraie. On pourrait donc se dire que le changement climatique en cours n’est qu’un mauvais moment à passer. Sauf que NON. Les changements climatiques passés ont eu lieu sur des périodes bien plus longues (plusieurs milliers/millions d’années contre quelques décennies actuellement) et à cause d’évolutions naturelles. Aujourd’hui, il est scientifiquement prouvé que le changement en cours est dû aux émissions anthropiques de CO2 (cf rapports du GIEC notamment). Donc oui, il y a déjà eu des changements par le passé, mais nous sommes responsables de celui en cours, nous en voyons déjà les conséquences, et nous nous devons donc d’inverser sa tendance (au moins pour la survie de notre propre espèce). 

4. Le lien avec la température

Si la hausse des températures est mise en avant, c’est car nos émissions démesurées de gaz à effet de serre provoquent un emballement de ce dernier. De manière très simple, l’effet de serre est le mécanisme par lequel les gaz (dont le CO2) dans l’atmosphère retiennent les rayons du Soleil réfléchis par la surface de la Terre, en les renvoyant sur la surface de la Terre : les rayons font donc des allers-retours entre l’atmosphère et la surface de la Terre, contribuant ainsi à son réchauffement. Notons néanmoins que la hausse des températures n’est qu’une des nombreuses conséquences de l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère. C’est effectivement la machine climatique tout entière qui est modifiée, et pas seulement la température.

A gauche, quatre des principales modifications dues au changement climatique: (a) l’évolution de la température moyenne de surface par rapport à la moyenne 1995-2014, (b) l’évolution des précipitations moyennes en % de plus ou de moins par rapport à la moyenne 1995-2014, (c) l’évolution de la surface recouverte par la glace en Arctique en Septembre (en km²) et (d) l’évolution du niveau moyen de la mer par rapport à la moyenne 1995-2014 (en m). (Graphes extraits du dernier Résumé pour Décideur.se.s du GIEC)

Nous pourrions rentrer dans des explications beaucoup plus poussées, s’attarder sur chaque détail et ainsi révéler à quel point le changement climatique est un processus très complexe, dont l’étude requiert des connaissances pointues dans tous les domaines scientifiques. Tel n’est cependant pas l’ambition de cet article. J’espère donc simplement que les lignes qui précèdent auront permis de mettre les choses au clair, si elles ne l’étaient pas déjà.

*les chiffres donnés dans cet articles peuvent légèrement varier en fonction des sources. Les ordres de grandeur restent cependant identiques ce qui permet de se faire une idée.

**Les informations données s’appuient sur trois ans de cours dans la licence Sciences pour un Monde Durable, ainsi que sur les ressources suggérées dans l’article ci-dessous :

Mathis SIREYJOL

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