H24 : 24h dans la vie d’une femme – Sur Arte

Arte nous propose cette puissante mini série de 24 épisodes d’environ 4 minutes. Créée par Nathalie Masduraud et Valérie Urréa (qui réalisent nombre d’épisodes), la série expose les violences, les injustices, les discrimination auxquelles les femmes sont exposées. 

Chaque épisode est écrit par des personnes différentes comme Christiane Taubira, Sofi Oksanen ou Rosa Montero, et la réalisation varie également. On a aussi à chaque fois une nouvelle actrice, de différents pays d’Europe. 

« Cette rébellion, ce désir de visibilité se devaient d’apparaître dans les textes, la mise en scène et le traitement de l’image de cette collection »

NATHALIE MASDURAUD DANS UNE INTERVIEW À BAZART.

 La série aborde les situations les plus quotidiennes comme le commentaire sexiste ou le mec flippant dans le métro, à celle les plus tragique comme le viol ou les violences conjugales. Avec des voix off à la première personne, les spectateurs de chaque épisode ne peuvent éprouver qu’empathie et ralliement à ces femmes. La série a d’abord une vertu mobilisatrice en ce qu’elle permet à celles qui regardent de prendre conscience de l’universalité et de la légitimité du sentiment d’injustice et de colère, mais elle a aussi une vertu pédagogique car elle permet à d’autre de comprendre la portée dévastatrice d’une phrase, les conséquence tragiques d’une action, la perversion ravageante d’un système. Parmi les épisodes, on trouve également des femmes qui se révoltent, qui hurlent leurs ras le bol et qui parviennent à tromper leurs oppresseurs, un message d’espoir et de force contre le patriarcat.

« Même si un travail primordial s’effectue sur le terrain, je crois aussi énormément à l’art comme éducation. Ces histoires font écho, chaque spectateur pourra se les approprier : notre propos est hélas universel »

NATHALIE MASDURAUD

Voici les épisodes qui m’ont le plus marqué. 

Le premier est celui incarné par Déborah LukumuenaUne travailleuse de fast food règle le compte d’un homme qui maltraite sa femme sur un parking : « Non Bertrand, je joue pas au bonhomme, je joue à la mignonne qui va te faire bouffer ton acte de naissance ». Face caméra, elle nous explique le besoin de sororité dans un texte tranchant, au rythme acéré comme les poings que la réalisation nous donnent envie de lever. 

Le second résume en cinq minutes le système qui entretien l’objectivation des femmes et la division du travail sexuée : j’ai nommé le capitalisme. « Les clients viennent ici parce qu’ils pensent – parce qu’ils savent – ce qui va leurs arriver en entrant dans ce bâtiment : ils verront des  réceptionnistes aux talons hauts, avec des conseillers talentueux. » La mise en scène évoque d’une manière effrayante la pression au conformisme, l’injonction à la soumission, le rappel à la norme dominante.

Tous les autres épisodes sont également extrêmement pertinents, d’un point de vue artistique, sociologique, et extrêmement bien joués, donc rendez-vous sur Arte pour tous les regarder !

Pour celleux qui veulent aller plus loin, les textes sont disponibles sous un format papieren librairie : H24 : 24h dans la vie d’une femme

Lena Perrinet

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