LUNDI ALUMNI #39 : Pauline Gayrard

Pour le premier portrait de 2022, Pauline Gayrard nous partage les réflexions qui l’ont guidée dans son parcours, jusqu’à son poste actuel au sein des ressources humaines chez Wavestone.

Au lycée à Neuilly-sur-Seine, Pauline découvre le CPES grâce à la présentation de Chloé Michaud, ancienne élève de son lycée et Alumni du CPES (Elle était déjà sous le feu des projecteurs du Lundi Alumni #27). N’ayant pas été prise en première année au CPES, Pauline se dirige vers une classe préparatoire D2 au lycée Turgot en économie et mathématiques. « J’ai fait cette année à Turgot mais je ne m’y plaisais pas trop parce que les sujets n’étaient pas assez variés. (…) J’ai donc repostulé au CPES et j’ai été prise en deuxième année ».

Au départ, Pauline souhaitait choisir comme majeures économie et philosophie, mais la filière n’a pas été ouverte, et elle a donc opté pour économie et droit avec une option en sociologie. « J’ai trouvé l’année difficile mais beaucoup plus sympa que mon année à Turgot, dans le sens où dans mon année à Turgot je faisais tout le temps la même chose. (…) Mais j’ai trouvé cela assez dur de cumuler l’économie et le droit, donc j’ai mis un peu de temps à m’y mettre et à trouver mon rythme. Mais ça s’est finalement bien passé. » En troisième année, elle a choisi la parcours Droit gestion. Pauline n’a pas vraiment apprécié l’ambiance à Dauphine : « C’était hyper élitiste, et ça changeait vraiment de l’ambiance au CPES. Je n’ai pas trop aimé mon année à Dauphine, c’était une année très chargée et stressante qui a demandé beaucoup d’énergie. »

Après avoir passé la première journée du concours d’officier [de police], elle se rend compte que ce n’est pas ce qu’elle a envie de faire : « Quand j’ai vu tout le monde dans la salle, je ne me projetais plus du tout dans cet environnement-là »

Après le CPES, Pauline a fait un diplôme universitaire à Nanterre, Métiers de la Justice et de la Sécurité, en vue de préparer les concours de police. « Je n’avais pas trop la motivation de commencer une année difficile en sortant de la licence, et j’étais complètement paumée sur ce que je voulais faire. J’avais une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps, et je me suis dit que c’était le moment ou jamais de tester. » Ayant peu d’heures de cours, elle décrit cette année comme « tranquille », et explique que cela lui « a fait beaucoup de bien de se poser un peu ». Après avoir passé la première journée du concours d’officier, elle se rend compte que ce n’est pas ce qu’elle a envie de faire : « Quand j’ai vu tout le monde dans la salle, je ne me projetais plus du tout dans cet environnement-là », et ne se présente pas à la deuxième journée de concours.

Après les concours de police à la fin du mois de mars, Pauline se met en quête de trouver un M1. « J’ai fait un nombre de candidatures ahurissant. (…) Tous les masters 1, toutes les facs de Paris. J’avais dû envoyer 50 ou 60 dossiers. C’était horrible. J’avais surtout envoyé pour du droit, mais de manière assez large. Par exemple à la Sorbonne j’avais postulé en droit social, en droit des affaires et en droit de l’entreprise. Je voulais m’ouvrir des portes à ce moment-là dans le sens où ma réflexion n’était pas du tout faite, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. »

A la Sorbonne, elle a apprécié la liberté laissée aux élèves : « Je ne me sentais pas fliquée, il n’y avait pas d’obligation de présence, et c’était quelque chose qui me correspondait mieux dans ma façon de faire et de travailler »

Acceptée dans plusieurs masters, dont le master Droit des Affaires de Dauphine, elle a finalement choisi le M1 Droit Social de la Sorbonne en se disant que ce serait probablement ce qui lui ouvrirait le plus facilement les portes de l’entreprise, notamment avec le côté ressources humaines (RH). « Parmi tous les droits, c’était celui qui me plaisait le plus. (…) On avait eu un seul cours de GRH (ndlr : gestion des ressources humaines) et droit social à Dauphine, mais j’avais vraiment beaucoup aimé. C’est hyper concret. » Pour choisir, Pauline dit notamment avoir adopté une réflexion « mathématique » : « J’ai posé la liste des trucs que j’avais faits, la liste de ceux qui me faisaient envie, et en recoupant, je me suis dit que le droit social était ce qui m’irait le mieux. »

Pauline n’a pas particulièrement aimé l’ambiance « grosse fac » de la Sorbonne car elle a trouvé difficile d’y rencontrer du monde : « il faut tomber sur les bonnes personnes et savoir s’entourer ». Mais elle y a apprécié la liberté laissée aux élèves : « Je ne me sentais pas fliquée, il n’y avait pas d’obligation de présence, et c’était quelque chose qui me correspondait mieux dans ma façon de faire et de travailler ».

Au cours de son M1, Pauline se pose des questions sur sa poursuite d’études, à propos du choix de son M2 ou encore sur le fait de se lancer ou non dans les concours pour passer le barreau. « Le droit j’ai trouvé ça hyper formateur, j’ai adoré l’étudier, mais je ne me projetais pas du tout pour en faire mon métier. Ca me demandait trop d’efforts pour que je considère que ce soit un domaine dans lequel je puisse travailler tous les jours. » Deux options se présentent à Pauline à la sortie de son M1 Droit Social : continuer en droit ou aller en RH (écoles ou universités). Elle décide de se laisser les deux voies ouvertes, et dépose donc une trentaine de candidatures. Elle choisit finalement le M2 Gestion des Ressources Humaines et Relations du Travail à Assas, qui est rattaché au CIFFOP, une entité dédiée à la formation des professionnels des ressources humaines en lien avec le monde de l’entreprise.

Pauline décrit son M2 comme sa « meilleure année » : « Je me suis beaucoup plus retrouvée dans ce que j’étudiais, dans le sens où je comprenais plus vite, et je me projetais dans les débouchés. Je sais que je ne ferais pas [des RH] forcément toute ma vie, parce que je me pose un peu des questions existentielles, mais si je dois faire un métier assez classique en entreprise, c’est en RH ». Il s’agit d’un master de management en alternance : « Quand tu sors d’années de droit tu as l’impression que c’est plus simple d’un coup, mais ça te sert aussi et surtout à développer ton réseau, à apprendre les notions de base. C’est aussi une question d’image, tu rentres dans cet environnement-là, tu t’imprègnes des mots et des méthodes, donc ça reste formateur. (…) Tu as beaucoup de matières, de bons profs, et donc tu apprends globalement des choses intéressantes et utiles. C’est un peu comme en école de commerce, tu fais des travaux de groupe, des présentations orales, c’est surtout ça que tu apprends ». Elle a aussi apprécié l’ambiance familiale du CIFFOP. Au terme de son M2, Pauline finit major de sa promotion. Cela a été pour elle une surprise, mais avec du recul, elle pense que cela « confirmait le fait que c’était là où [elle se] plaisait le plus ».

Pauline insiste sur l’importance de ne pas négliger sa vie personnelle en parallèle de son cursus universitaire, pour trouver son équilibre.

« Si tu as une moyenne correcte et qu’à côté tu fais d’autres choses, que tu as des valeurs, aujourd’hui je trouve que tu t’en sors aussi bien qu’un excellent élève (…). Je pense qu’aujourd’hui les recruteurs que ce soit niveau master ou niveau travail sont sensibles aux deux [le parcours scolaire et les projets à côté]. (…) Le perso c’est aussi ce qui t’aide à forger ce que tu es, ta personnalité, et à te connaître, et ça rejaillit sur le pro. »

Aujourd’hui, Pauline travaille comme chargée de recrutement et projets marque employeur au sein de la DRH de Wavestone, un cabinet de conseil en management. Ce dernier l’avait contactée sur LinkedIn alors qu’elle était en plein dans la rédaction de son mémoire au mois d’août : « Je n’avais pas du tout en tête de postuler, et je m’étais dit que j’allais prendre un peu de temps après mon alternance. (…) J’ai passé le process, ça s’est fait, et j’ai commencé début octobre ».

« Au CPES, ce qui est stressant je trouve, c’est que tout le monde se pose des questions, personne ne sait ce qu’il veut faire, tu as l’impression que personne n’est là pour te guider. Mais en fait tant mieux, parce que c’est à cet âge-là qu’on se forge des convictions et qu’on se forge des préférences, et je pense que c’est hyper important de se faire confiance. Si ton instinct te dit d’aller suivre un domaine en particulier, fais-le, on est encore à un âge où on peut tester, au pire tu reviendras faire autre chose. Il n’y a rien à perdre à tenter des trucs et à se poser des questions.»

Pour finir, Pauline finit en nous disant qu’il ne faut pas avoir peur de se poser des questions et de sortir des sentiers battus pour bien s’orienter. « Je me suis posé beaucoup de questions tout au long de mon parcours. Chaque année j’ai pensé différemment, alors mon entourage me disait qu’il fallait que je me case. (…) Aujourd’hui je me remercie de m’être posé ces questions, et d’avoir persisté, même si autour de moi on ne comprenait pas forcément mes choix, parce que sans ce parcours-là, je ne serais sans doute jamais arrivée jusqu’en RH. »

« Au CPES, ce qui est stressant je trouve, c’est que tout le monde se pose des questions, personne ne sait ce qu’il veut faire, tu as l’impression que personne n’est là pour te guider. Mais en fait tant mieux, parce que c’est à cet âge-là qu’on se forge des convictions et qu’on se forge des préférences, et je pense que c’est hyper important de se faire confiance.« 

Elle insiste aussi sur la particularité du cheminement des élèves du CPES. « Au CPES, ce qui est stressant je trouve, c’est que tout le monde se pose des questions, personne ne sait ce qu’il veut faire, tu as l’impression que personne n’est là pour te guider. Mais en fait tant mieux, parce que c’est à cet âge-là qu’on se forge des convictions et qu’on se forge des préférences, et je pense que c’est hyper important de se faire confiance. Si ton instinct te dit d’aller suivre un domaine en particulier, fais-le, on est encore à un âge où on peut tester, au pire tu reviendras faire autre chose. Il n’y a rien à perdre à tenter des trucs et à se poser des questions. Et l’avantage avec le CPES c’est que ça ouvre quand même pas mal de choix. (…) Et si tu as envie que ton parcours soit classique, qu’il le soit si c’est là-dedans que tu te plais. (…) Mais il ne faut pas avoir peur de se donner les moyens de faire ce qui nous fait envie. »

That’s all folks ! Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau portrait !

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