LUNDI ALUMNI #32 : Amélia Donnier

“I’m a witch, I’m a witch man. You know I got magical powers” Période d’Halloween oblige, nous voilà dans l’univers des sorcières. Plus précisément dans l’univers d’Amélia Donnier, ancienne élève du CPES et chanteuse du groupe Panache!, qui nous raconte son parcours. 

« Le CPES c’était génial, j’ai fait des rencontres vraiment belles et importantes. »

Après son bac, Amélia est admise au CPES “mais j’étais aussi prise en Écosse et c’était une super opportunité, je ne pouvais pas dire non”. Elle choisit alors d’aller y étudier l’histoire des arts et l’anthropologie. “L’Écosse c’est très chouette mais j’ai vite compris que cette université là ce n’était pas mon endroit.” Amélia choisit alors de se réorienter, elle réussit à être prise avec une équivalence et intègre le CPES en L2 histoire et histoire de l’art. “La L2 c’était à Henri IV dans les préfas, il faisait froid c’était l’enfer. […] Le CPES c’était génial, j’ai fait des rencontres vraiment belles et importantes […] je suis encore en lien très fort avec des personnes que j’ai rencontrées là-bas. Au niveau des cours, j’ai beaucoup aimé le cursus, la qualité de l’enseignement en histoire ainsi qu’en histoire de l’art où j’ai particulièrement apprécié les cours de théorie du cinéma et de théorie du théâtre avec Lena Paugam et Linda Duskova. Au niveau humain c’était une très belle expérience”. Amélia souligne le travail remarquable des responsables de scolarité. Elle se rappelle particulièrement la PSL Week au CNSAD et à la Fémis et des rencontres qu’elle a pu y faire, ainsi que la semaine de stage à l’IPJ (Institut Pratique du Journalisme) où elle a pu interviewer et rencontrer des gens qu’elle pensait inaccessibles. “L’été, je travaillais surtout. J’ai fait plusieurs petits boulots”.

« Mon voisin guitariste en m’entendant chanter dans ma chambre me propose de répéter avec leur groupe. »

 “Je vivais à la Cité U. C’était vraiment trop bien, on était toustes là-bas, c’était complètement la maison.” C’est à la CIUP que se forme Panache!, son groupe de musique. “Mon voisin guitariste en m’entendant chanter dans ma chambre me propose de répéter avec leur groupe. Ils jouaient souvent aux évènements de la Cité pour le Gala ou pour Noël. On a commencé à répéter ensemble, ça s’est super bien passé et j’ai joué mon premier concert en fin de L2 à l’école des Mines “j’étais terrifiée mais ça s’est très bien passé”. Ensuite elle raconte “pendant huit mois on a joué des reprises et on se représentait chaque semaine au concert des résident.es de la CIUP. Puis on a eu envie de composer, alors on a arrêté les concerts pour prendre le temps d’écrire nos chansons et en mai 2017 Panache! est né officiellement avec ses propres compositions dans le parc de la Cité. Aujourd’hui on joue sur des scènes de plus en plus grosses, on a fait les premières parties de Gaël Faye, Hoshi, Jérémy Frérot …” 

En L3 Amélia se pose beaucoup de questions sur quoi faire après le CPES. Elle tente de rentrer dans une école d’art par concours, ça ne marche pas. Alors elle retourne à son premier amour : l’anthropologie. “Au CPES j’étais un peu déçue de ne pas pouvoir continuer l’anthropologie. Il existait un cours pour les SESJ (aujourd’hui ESD) mais il n’était pas accessible à cause des contraintes d’emploi du temps. Et j’ai eu une sorte de désillusion du monde de l’art contemporain. […] En L3 j’ai écrit un mémoire de recherche sur la photographie et le primitivisme au XXe siècle. Je suis tombée sur un livre sur les collectionneur.es d’arts extra-occidentaux, qui s’est révélé être une source intarissable d’informations pour mon mémoire. Alors j’ai contacté les autrices Brigitte Derlon et Monique Jeudy Ballini, qui enseignaient à l’EHESS (École de Hautes Études en Sciences Sociales), et j’ai voulu être encadrée par elles.” Amélia est prise et fait donc un master en anthropologie à l’EHESS avec d’autres élèves du CPES. “J’ai adoré ce master, l’école, j’y ai fait de magnifiques rencontres, professeur.es comme étudiant.es et j’ai eu de très belles opportunités, notamment un stage d’ethnographie au Maroc.” 

« À la fin de mon master je me suis beaucoup posé la question de faire une thèse ou pas. Et je me suis rendu compte que je me suis toujours beaucoup mis la pression sur les études. Ça a toujours été ma priorité […] C’était très important pour moi, un peu trop même. Je me suis un peu perdue dans les études. Qu’est ce qui dans ma vie me rendait heureuse ? La réponse c’était la musique et Panache!.« 

“À la fin de mon master je me suis beaucoup posé la question de faire une thèse ou pas. Et je me suis rendu compte que je me suis toujours beaucoup mis la pression sur les études. Ça a toujours été ma priorité […] C’était très important pour moi, un peu trop même. Je me suis un peu perdue dans les études. Qu’est ce qui dans ma vie me rendait heureuse ? La réponse c’était la musique et Panache!. C’était assez dur pour moi car je n’avais pas de formation musicale, j’avais juste commencé à chanter trois ans avant. Et c’est grâce aux autres et à la confiance que l’on m’a accordée en fait, que je suis devenue musicienne et chanteuse” Après son master Amélia part à Strasbourg, “Pendant les quatre premiers mois j’ai donné des cours d’anglais et je revenais toutes les semaines à Paris pour répéter”. Puis elle travaille en accueil et billetterie à temps partiel dans un centre culturel. “C’était pas le poste rêvé de fin de master, genre t’as fini tes études et tu décroches ton premier poste. C’était un poste vacataire mais ça me convenait vraiment. Mes collègues étaient géniaux.ales et l’environnement de travail était idéal.” Puis il y a eu le confinement et heureusement on a continué à lui verser un salaire. Pendant cette période elle a pu faire plus de musique et beaucoup travailler seule le chant, le piano et la guitare. 

« J’ai un peu arrêté de penser à l’après car je suis trop bien dans le maintenant. »

En septembre 2020 elle a passé les auditions du Conservatoire et est rentrée en chant Musiques actuelles dans le 16e arrondissement. “Les profs du Conservatoire sont géniaux.ales et je m’y sens vraiment à ma place.” Aujourd’hui Amélia suit également un autre cursus en Nouvelles Technologies (Musique Assistée par Ordinateur) dans le 20e. “Au Conservatoire je fais de la musique avec d’autres personnes et ça m’aide aussi à m’épanouir comme chanteuse dans d’autres projets. Ça me donne le courage et la motivation de faire de plus en plus de musique seule et des opportunités de me produire sur scène, autres qu’avec Panache! .” Amélia étant franco-américaine, elle donne des cours d’anglais et développe une activité de coaching vocal pour les gens qui chantent et écrivent en anglais mais ne sont pas natifs. “J’adore donner des cours d’anglais mais au début ce n’était pas ma vocation. Je l’ai fait car j’avais besoin d’argent mais je ne me sentais pas légitime puis petit à petit j’ai vu mes élèves progresser et j’ai pris confiance en tant que prof d’anglais. Mais je n’ai pas envie que ce soit mon activité principale dans la vie. La technique vocale a été une révélation pour moi. Alors pouvoir mettre les deux ensemble, c’est génial.” Si elle ne fait plus trop d’anthropologie aujourd’hui, ça reste une grande partie de son rapport au monde. “J’ai une amie du lycée qui commence un podcast “Embrassez-vous” où elle part du postulat selon, lequel si on faisait toustes ce qui nous fait vibrer dans la vie, on serait toustes de cette façon le.a plus utile à la société. J’ai un peu arrêté de penser à l’après car je suis trop bien dans le maintenant.” 

Pour conclure : allez écouter Panache! sur toutes les plateformes !!

Interview et article d’Alice Gallot.

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