LUNDI ALUMNI #55 : Aurélie LACHKAR

Intéressé.e par le monde de la culture et les podcasts (notamment pour penser à autre chose que la montagne de DS) ? Passionné.e de relations internationales, de soft power et de diplomatie culturelle ? Découvrez le parcours d’Aurélie, qui en a fait son métier !

Aurélie entre dans le supérieur en B/L au lycée Lakanal, à Sceaux. Après sa khâgne, elle se questionne quant à son orientation, ne désirant pas khûber mais conserver une certaine pluridisciplinarité. « On discutait un peu avec les gens de la prépa de ce que l’on pouvait faire, je ne voulais pas rentrer en école de commerce, donc le CPES me convenait bien ».

Le CPES lui permet de découvrir beaucoup de matières s’articulant autour de l’histoire, sans oublier une partie des enseignements qu’elle avait auparavant en prépa. « J’avais de la géographie, j’ai pris en option des cours à Dauphine, de socio et éco, donc j’ai pu garder toutes les matières que je voulais. Je me suis toujours dit que j’avais envie d’être diplômée d’histoire un jour, et je ne regrette pas du tout mon choix, ça m’a énormément apporté ». Elle retrouve une vie à côté du travail, mais pense aussi à la suite, se préparant au master.

« Comme beaucoup de prépas B/L et de CPES, j’hésitais entre plein de choses, j’étais super curieuse »

S’étant préparée aux concours de Sciences Po pour y entrer en master, elle y débute en sociologie, une matière qui l’avait passionnée en prépa. « Comme beaucoup de prépas B/L et de CPES, j’hésitais entre plein de choses, j’étais super curieuse ».  C’est aussi ce qui lui semble le plus cohérent et stratégique en tenant compte de son parcours, plutôt axé recherche. Si elle a beaucoup apprécié cet aspect recherche, elle souhaite également toucher à du concret, et un univers plus professionnalisant finalement, « je me suis rendu compte avec mon mémoire que c’était un travail très solitaire, et que j’avais besoin de quelque chose de plus professionnalisant ». 

Elle se lance donc dans un deuxième master en Politiques publiques, spécialisation culture, toujours à Sciences Po. « Au niveau académique les cours n’avaient rien à voir, mais après 5 ans de vie en bibliothèque, ça m’a fait du bien. Ça m’a permis de monter mon propre projet professionnel. Les cours étaient intéressants, mais il y a surtout un apport en termes de réseau, avec des professionnels qui viennent en cours par exemple. J’avais beaucoup de cours orientés vers le secteur culturel ». Si rentrer à Sciences Po vous intéresse, Aurélie a insisté : n’hésitez pas à la contacter pour avoir des conseils sur les admissions !

« la prépa et les masters de recherche, c’est très loin de la vie professionnelle »

En rentrant dans ce deuxième master, Aurélie constate que beaucoup de ses camarades ont déjà effectué des stages, ce qui leur a permis de se former un réseau, indispensable selon elle pour travailler dans la culture. Rétrospectivement, elle aurait commencé à avoir des expériences professionnelles plus tôt, « la prépa et les masters de recherche, c’est très loin de la vie professionnelle », mais s’est par la suite bien rattrapée ! Ayant déjà fait un stage dans un cabinet de conseil qui n’avait pas été une révélation pour elle, elle se dirige cette fois-ci chez France Culture « Pour les admissions, j’ai dû rendre un papier radio en 48h, passer un entretien, finalement je n’ai pas été retenue mais je n’ai pas lâché, et j’ai repostulé en candidature spontanée, où j’ai été prise cette fois-ci. C’est un milieu difficile quand on n’a pas de contacts dedans. » 

Elle est par la suite recommandée dans une boîte de production travaillant chez Arte et, de fil en aiguille, se constitue elle-même son propre réseau. Elle effectue son stage de fin d’études chez France.tv studio. « Après toutes ces expériences les portes se sont ouvertes plus facilement. J’ai fait du développement de documentaires. C’était une super expérience, j’ai adoré. Le problème c’est que la vie en boîte de prod c’est difficile, beaucoup d’alternance et peu de stabilité ». Ce stage se terminant en pleine période Covid, elle se retrouve sans perspective d’emploi l’intéressant à la fin de ses études, mais décide alors de se créer ses propres opportunités.

Elle conseille à ce sujet d’être très proactive, à l’aide notamment d’entretiens réseaux, un méthode précieuse pour de nombreux cpes.ien.s : « S’il y a un secteur qui vous intéresse, contactez des personnes qui travaillent déjà dedans. Il faut trouver une personne sur LinkedIn qui a l’air accessible, avec suffisamment d’expérience pour connaître le secteur mais pas non plus à un trop haut poste, pour qu’elle ait le temps de vous répondre (…) ensuite j’envoie un mail pour demander à mieux connaître le secteur, en me présentant mais sans envoyer mon CV. Je propose d’appeler les gens pour comprendre comment ça marche ». Ses efforts payent : elle commence par une vacation au ministère de la Culture, obtenu grâce à un entretien réseau justement, où ses prérogatives augmentent progressivement. 

« Je découvre énormément de choses (…) je suis rédactrice, je fais de la diplomatie culturelle, spécialisée dans les questions du monde entier sur les enjeux audiovisuels. Globalement, je suis ces dossiers pour le Ministère, et je rédige des notes d’entretiens »

À la suite de cette expérience, on lui transmet une offre au ministère des Affaires étrangères, en tant que rédactrice, où elle est acceptée. Si Aurélie envisageait initialement un poste plus près de la création de contenu, elle s’y plaît, appréciant la diversité de ses tâches qui s’étalent sur des dossiers du monde entier. « Je découvre énormément de choses (…) je suis rédactrice, je fais de la diplomatie culturelle, spécialisée dans les questions du monde entier sur les enjeux audiovisuels. Globalement, je suis ces dossiers pour le Ministère, et je rédige des notes d’entretiens ». Elle a à son poste un rôle actif, faisant elle-même des propositions concernant les questions audiovisuelles, qui seront prises en compte par sa hiérarchie. Pour maintenir un lien avec le secteur académique, et garder des missions d’ordre éditoriales, Aurélie s’est engagée dans l’association Regards croisés sur l’économie, une revue de recherche, dont elle a ensuite créé le podcast. Elle souhaiterait par la suite se rediriger vers une institution culturelle, ou bien travailler dans un média. Même si notre métier ne correspond pas exactement à ce que l’on attend sur le moment, rien ne nous empêche de nous engager à côté !

Rétrospectivement, il semblerait aisé de voir ses expériences comme une suite d’opportunités qui se seraient simplement présentées à Aurélie, mais il n’en n’est rien. Pour en arriver là, elle a essuyé de nombreux rejets, de multiples fois pour les mêmes institutions, mais ne s’est pas arrêtée dessus ! Un exemple encourageant pour de nombreux cpes.ien.s qui débarquent à Paris sans carnet d’adresse bien rempli ! 😊

L’équipe LUNDI ALUMNI

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