En ce lundi 29 juin, ne manquez pas le dernier portrait alumni de l’année ! Surtout quand il s’agit de celui de Chloé Michaud consultante à l’OCDE en politique de l’éducation supérieure après un master à la London School of Economics (LSE).
Pour toute question, crise existentielle ou recherche d’âme sœur pour vous guider après le CPES, CPES-PSL Alumni est là pour vous aider !
« On a pas été super bien préparés pour savoir ce qu’on veut faire dans la vie, en sortant on ne sait pas forcément comment bien se vendre, trouver un travail… On a l’impression que tout va arriver facilement mais en réalité il y a des choses à préparer. On n’a vraiment non plus idée de comment se passent les interactions au travail, c’est très différents de ce qu’on a connu pendant la licence »
Chloé rentre au CPES dans la deuxième promotion, en SESJ. Elle poursuit en L2 socio éco, mais l’étale sur deux ans pour des raisons de santé. La formation et les relations humaines sont pour elles les meilleures aspects du cursus. « Plus le temps passe plus je me dis que c’est vraiment la meilleure décision que j’ai jamais prise. Je me rend compte que ça apporte énormément, du point de vue méthodologique je me trouve très bien formée dans ce que je fais ». Elle relève cependant quelques éléments qui lui manquaient pendant sa formation : « On n’a pas été super bien préparés pour savoir ce qu’on veut faire dans la vie, en sortant on ne sait pas forcément comment bien se vendre, trouver un travail… On a l’impression que tout va arriver facilement mais en réalité il y a des choses à préparer. On n’a vraiment non plus idée de comment se passent les interactions au travail, c’est très différents de ce qu’on a connu pendant la licence ». Elle fait ensuite sa L3 en économie, malgré l’attrait de la sociologie. « Pour travailler dans le secteur des politiques publiques, il ne faut pas trop se tracasser avec le choix entre économie et sociologie car il n’est pas trop déterminant. Tout se rattrape assez vite quand on a un bagage à la fois en éco et en socio jusqu’á la L2, c’était mon cas pour la sociologie ; certes ce sera peut être un peu stressant pendant un mois ou deux. Il faut cependant préciser que c’est pas mal d’avoir un peu de quanti pour les recruteurs, même si dans la pratique c’est pas si essentiel. De toute façon pour un métier on est jamais préparé on apprend principalement sur le terrain. Je pense aussi que les langues c’est super important, et pour ça étudier à l’étranger c’est super ».
«Dauphine avait été assez conciliant pour que je fasse quelque chose d’assez éloigné du M1 AID – économie. Les cours étaient assez légers, mais je recommande vivement l’université d’Oslo pour le département spécialisé en Education et Enseignement supérieur. Ce qui était bien là bas c’est que les profs étaient tous des internationaux, c’était très cosmopolite »
C’est peut-être pour cela que Chloé agrémente sa licence d’un stage en L3 sur des pédagogies expérimentales à la Lab School Paris, qu’elle trouve en envoyant un mail aux chercheurs qui les mettent en place. Le stage portait sur les recrutements d’enseignants, sur l’aménagement des classes et des meubles, et elle participe à des conférences de sociologue sur les pédagogies.
Après ces trois années, Chloé fait un master à Dauphine en économie. L’avantage du master était pour elle qu’il proposait des destinations intéressantes d’Erasmus. Elle part donc dès le premier semestre à Oslo. «Dauphine avait été assez conciliant pour que je fasse quelque chose d’assez éloigné du M1 AID – économie. Les cours étaient assez légers, mais je recommande vivement l’université d’Oslo pour le département spécialisé en Education et Enseignement supérieur. Ce qui était bien là bas c’est que les profs étaient tous des internationaux, c’était très cosmopolite ».
« Le réflexe très cpesien que j’ai eu au début était de complètement remplir ma formation avec des cours, des conférences et des activités à côté. C’est un rythme très différent, certes l’activité principale c’est les études mais on peut très bien avoir un job à coté, creuser les sujets à fond, lire toute la biblio non obligatoire si on a envie. Ça permettait aussi de réfléchir à ce qu’on veut faire après »
A la fin de cette année, elle a une expérience auprès de l »équipe responsable du Fond d’Expérimentation pour la Jeunesse (FEJ) mis en place par ministère de la jeunesse et des sports. Le FEJ finance pendant trois ans des propositions de projets sélectionné. « Mon équipe faisait le lien entre les porteurs de projets sur le terrain et les chercheurs chargés de les évaluer. Un des projets portait sur l’écart entre les discours de prévention et les usages de la drogue. ».
Après son Erasmus, l’idée de faire ses études à l’étranger continue de la séduire, ce pourquoi elle postule à la LSE (London School of Economics) où elle est prise pour faire un MSc (Master en un an). Pour les masters à l’étranger, elle alerte sur l’anticipation dont il faut faire preuve pour les inscriptions : « je m’y suis prise un an à l’avance, car il faut faire des tests de langue. Pour la LSE l’inscription se fait sur une plage très longue de neuf mois, et ils admettent au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place. Plus on s’y prend tôt plus on a de chance d’être pris ». Là bas, elle a une expérience universitaire très différente de celle qu’on peut trouver en France : « C’est un modèle très interactif, partagé entre cours magistraux et seminars où on est en petits groupes, on réfléchit sur des sujets ou des textes préparés à l’avance. Ce qui m’a marqué c’est la manière dont les personnes lient leurs expériences personnelles avec les choses qu’ils étudient. Au début je ne comprenais pas, j’étais habituée à un enseignement très théorique, mais au fur et à mesure de l’année je me suis rendu compte à quel point c’était utile de faire le lien avec des choses qu’on a croisé pour comprendre certains aspects d’un sujet ». Chloé passe également d’une licence pluridisciplinaires très chargées et exigeante à une formule où elle a seulement 12 heures de cours obligatoires au premier semestre et 6 au second. « Le réflexe très cpesien que j’ai eu au début était de complètement remplir ma formation avec des cours, des conférences et des activités à côté. C’est un rythme très différent, certes l’activité principale c’est les études mais on peut très bien avoir un job à coté, creuser les sujets à fond, lire toute la biblio non obligatoire si on a envie. Ça permettait aussi de réfléchir à ce qu’on veut faire après ». Elle avait ainsi seulement deux cours obligatoires, politiques sociales et recherche dans le même domaine. Elle devait ensuite choisir trois cours par semestre parmi une vingtaines de propositions, et pouvait en choisir deux de plus facultatifs : elle se porta par exemple vers la sociologie des organisation, l’analyse des politiques publiques, et en analyse sociale dans l’éducation et les drogues, des intérêts hérités de ses deux stages précédents. C’est ainsi que l’année finit par tout de même être très dense prévient-elle, d’autant plus que le mémoire se fait l’été, et que l’année dure donc douze mois complets.
« En Angleterre de gros moyens sont mis pour l’accompagnement des étudiants. Il y a un service de carrière grâce auquel on peut passer des entretiens blancs avec des conseillers ou alumni qui travaillent dans le secteur qu’on a en vue ; un service pour les cv et lettres de motivation. Il y a également des entreprises ou des actifs qui viennent faire des conférences un peu tous les jours… j’ai trouvé ça super d’avoir tout ça disponible, et c’est en général beaucoup le cas dans les facs en Angleterre, il faut penser à en profiter un maximum quand on y est »
Faire ses études à l’étranger, c’est aussi découvrir d’autres normes de travail que celles enseignées et intégrées toute sa vie : « Le mémoire qu’on devait faire fait 10 000 mots maximum, pas un mot de plus. C’était un exercice très compliqué en trois mois, on a pas l’habitude de faire des travaux si courts ou concis, c’était la même choses pour des dissert dans l’année qui changent des dissertations fleuves. On a des traditions très ancrée en France, travailler avec un plan, une problématique qui le structure… mais c’est super de travailler avec des camarades internationaux qui ont un autre système de pensée. Au début je n’arrivais pas à trouver ça mieux de faire autre chose que ce qu’on m’avait appris toute ma vie. Je me rend compte maintenant toutes les possibilité dans les manières d’aborder un problème, c’est importer de sortir logiques et méthodes intégrées ».
Elle profite également de ce qui entoure la formation à la LSE : « En Angleterre de gros moyens sont mis pour l’accompagnement des étudiants. Il y a un service de carrière grâce auquel on peut passer des entretiens blancs avec des conseillers ou alumni qui travaillent dans le secteur qu’on a en vue ; un service pour les cv et lettres de motivation. Il y a également des entreprises ou des actifs qui viennent faire des conférences un peu tous les jours… j’ai trouvé ça super d’avoir tout ça disponible, et c’est en général beaucoup le cas dans les facs en Angleterre, il faut penser à en profiter un maximum quand on y est ». Chloé recommande d’ailleurs la résidence de la LSE, Butler’s Warf, où elle était en collocation avec des personnes de formations très différentes, ce qui peut rappeler à d’autre le mélange du CPES à la cité U où les filières se rencontrent et échangent : « Les résidences étudiantes, c’est une expérience aussi enrichissante et importantes que les cours ».
« J’ai été surprise car je m’attendais à faire beaucoup de quanti et c’est ce que je voulais, mais depuis presque deux ans que je suis-je n’en ai pas fait. J’ai découvert qu’à l’OCDE peu de personnes font des stats, seulement quelques départements. Beaucoup de gens viennent de science po, et les personnes qui y sont n’en ont pas forcément beaucoup fait »
Après son master, elle cherche une activité assez internationale. Au cours de son master, dans les rapports qu’elle consulte et qui l’intéressent en particulier, elle repère le poste des individus qui les réalisent et envoi des mails « grâce à la fameuse méthode nom-prénom + format de l’adresse de l’organisation. Je pense d’ailleurs que c’est plus efficace de postuler comme ça que via les plateforme dédiée aux candidatures où la méthode de sélection est inconnue de tous. Il ne faut vraiment pas se limiter pour postuler, même si on ne remplit même pas la moitié des critères et envoyer des mails aux gens avec qui on a envie de travailler ». C’est une méthode couronnée de succès puisqu’elle est prise en stage à l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) après un entretien. « C’est une organisation qui m’intéressait car en éducation ils sont incontournables et rendent centraux les sujets auxquels ils se penchent. Je voulais aussi voir comment se passent les choses dans un lieu de pouvoir ». Elle y postule donc pour un stage dans le service de politique dans l’enseignement supérieur. Ce choix est conforté par le fait qu’elle peut travailler de Paris et donc loger chez ses parents, un avantage dans sa situation de stagiaire non payée auquel s’ajoute un prêt contracté pour ses études à Londres. « Le début du stage était un peu chaotique car je circulais de projet en projet, mais ensuite j’ai été familiarisée avec l’organisation, je lisais des rapports, des recherches, des tâches basiques ». Elle est ensuite employée comme consultante dans la même branche. « J’ai été surprise car je m’attendais à faire beaucoup de quanti et c’est ce que je voulais, mais depuis presque deux ans que je suis-je n’en ai pas fait. J’ai découvert qu’à l’OCDE peu de personnes font des stats, seulement quelques départements. Beaucoup de gens viennent de science po, et les personnes qui y sont n’en ont pas forcément beaucoup fait ».
« On cherche à comprendre comment les universités adaptent leurs cours et leurs méthodes d’enseignement en fonction de la demande de certaines compétences, comment les étudiants sont aidés pour les choix d’étude et de carrière, quels diplômes sont créés pour signaler ces compétences aux employeurs. On regarde les pratiques qui existent dans chaque pays, pour fournir un outils à l’Union Européenne afin que les universités puissent s’autoévaluer et progresser ».
A l’OCDE, Chloé travaille pendant un an sur un projet sur la Slovaquie traitant de la réforme de la gouvernance et du financement des universités. « J’ai appris à faire un rapport classique : analyser toutes les données sur le sujet, faire des entretiens avec les universitaire, travailler en groupe avec les personnes du ministère au courant des évolutions législatives, puis rédiger des résultats sur cette base qui sert à appuyer le gouvernement pour ses réformes ». Depuis Mars, elle travaille sur ce qui est relatif à l’enseignement supérieur et au marché du travail au Portugal, en Autriche, en Slovénie et en Hongrie, avec la commission européenne. « On cherche à comprendre comment les universités adaptent leurs cours et leurs méthodes d’enseignement en fonction de la demande de certaines compétences, comment les étudiants sont aidés pour les choix d’étude et de carrière, quels diplômes sont créés pour signaler ces compétences aux employeurs. On regarde les pratiques qui existent dans chaque pays, pour fournir un outils à l’Union Européenne afin que les universités puissent s’autoévaluer et progresser ».
That’s all folks ! Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau portrait !