Le 3 octobre dernier a débuté au musée d’Orsay une exposition sur les toutes dernières peintures de Van Gogh. Il ne s’agit pas d’une énième exposition présentant les œuvres déjà connues du public parisien mais bien d’une première mondiale. En effet, celle-ci est spéciale puisque c’est la première fois que l’on met à l’honneur cette période si particulière de la vie du peintre: les derniers mois avant sa mort. Des étudiants du Cpes ont pris le temps de s’y rendre.
©Ilona Bouaud
« Le génie de Van Gogh, c’est quand même qu’il a réussi à rendre beau l’Oise »
Admire Louis Herman, étudiant de L3 sociologie
Cet événement offre la chance de découvrir des tableaux à couper le souffle mais très peu connus du public car disséminés dans des musées étrangers. Les œuvres sont colorées et vivantes, représentant les recoins de la campagne de l’Oise. Sont principalement donnés à voir des paysages de champs mais nous pouvons également apprécier des dessins de Van Gogh, chose rare dans les expositions. C’est un des éléments que la plupart des visiteurs retiennent puisque lesdits dessins mettent en évidence le travail de courbe et de mouvement propre à l’artiste.
C’est une exposition qui, sans aucun doute, met en lumière le génie du peintre et son travail si particulier de la matière et des couleurs. À la manière de d’autres impressionnistes comme Cézanne, on retrouve une nature vitalisée d’une myriade de bleus, verts et jaunes. Son travail de la touche évolue, devient plus vif, il ne peint presque qu’en aplat de couleurs donnant un caractère mouvant à ses œuvres qui semblent nous happer. Van Gogh nous emporte dans un dernier élan artistique au sein de son monde merveilleux où les bottes de paille se transforment en danseuses, les buissons en tourbillons pointillistes, les arbres en volutes de fumée et où l’on confond le ciel et la mer.
« Je me souviens plus de la file d’attente que de l’exposition »
Tacle Sofia Husse, étudiante de L3 sociologie.
Malheureusement, il semblerait que le temps d’attente gâche le plaisir de cette sortie culturelle. Si vous arrivez de bonne heure, il faudra compter trente à quarante minutes avant de passer le contrôle de sécurité. Mes compagnons de visite et moi-même avons attendu plus de deux heures et demie pour accéder à l’exposition. À l’attention des moins de 26 ans, il est impossible de réserver un créneau pour l’exposition puisque notre entrée est gratuite. Il faut donc prendre son mal en patience. Munissez-vous d’une bouteille d’eau, d’un livre ou d’un ami bavard. Cependant, vous aurez tout le plaisir d’admirer des chefs d’œuvres du musée : Un enterrement à Ornans de notre cher Gustave Courbet ainsi que son Atelier du peintre sont tous deux exposés à l’entrée de la file.
Une muséographie qui laisse à désirer…
La configuration de l’exposition est une enfilade de salles assez grandes, dont on ne comprend pas forcément le thème ni la dynamique. À l’exception de trois salles à savoir, celle des dessins, celle des gravures de son médecin Paul Gachet et celle sur les couleurs (qui, disons-le, ne fait pas sens dans le cadre de cette exposition) toutes les salles se ressemblent. Elles sont estampillées de citations de Vincent, extraites de ses lettres à son frère qui n’ont ni une signification inspirante, ni un lien avec les peintures exposées dans la salle en question. Par conséquent, les flux de visiteurs ne circulent pas bien parce que la muséographie et le sens de l’exposition ne sont pas clairs ou instinctifs. Vous risquez donc de vous retrouver dans des groupes compacts vous empêchant de voir les œuvres.
Cette exposition est donc destinée aux amoureux du peintre et aux férus d’arts. Elle peut également intéresser les curieux qui ont de la patience. Par contre, claustrophobes et impatients passez votre chemin et allez à l’étage des Nabis où il n’y a jamais personne, on ne vous en voudra pas.