Comment avez-vous vécu le traumatisme du retour de vacances ? Le doux cocon de votre lit vous paraissait ce matin plus confortable que les cours de la journée ? Motivez-vous, cette dernière sera quand même plus chouette après avoir découvert le parcours de Nolwenn Garnier, ingénieure consultante chez Green Soluce, qui a usé les bancs de l’université PSL, en passant du CPES à l’ESPCI puis aux Mines !
Nolwenn arrive au CPES en terrain connu, ayant déjà fait son lycée sur place. Son entrée en filière Sciences, au sein de la 3e promo, n’a pour autant pas été forcément motivée par Henri IV, ses profs l’encourageant à rentrer en prépa puisqu’elle sait vouloir faire ingénieure par la suite. « On ne connaissait pas les débouchés, la reconnaissance au niveau master ou écoles d’ingé par exemple, même si on pouvait espérer intégrer les écoles de PSL (…) mais comme je suis têtue j’ai quand même décidé d’y aller, et je savais que je pouvais rentrer dans des écoles d’ingénieurs grâce aux admissions parallèles. »
« C’est très orienté recherche, dans la continuité du CPES. Sur les matières qu’on avait vu durant mes deux premières années, j’étais bonne, et sur les matières que je n’avais pas vues car c’était du programme de 3A, j’étais un peu perdue, mais sinon ça allait »
Comme beaucoup d’entre nous, c’est alors la pluridisciplinarité de la formation qui l’intéresse, et son ouverture culturelle. « Le fait de pouvoir aller au théâtre une fois par mois, à la Comédie française, à l’Odéon, c’était ultra riche. »Elle garde également un doux souvenir des TD tardifs du vendredi soir « Sur le coup, on râlait, parce que c’était jusqu’à 23h, que c’était loin, qu’il faisait froid (…) mais quand j’y repense, j’ai fait des TP d’astronomie à l’Observatoire de Paris, je ne connais personne d’autre qui a fait ça. »
« J’aimais bien la casquette ingénieure mais je voulais avoir une autre mission. »
Nolwenn quitte le CPES en Sciences expérimentales à la fin de sa deuxième année pour intégrer l’ESPCI en cycle d’ingénieur, ayant passé les concours pour les admissions parallèles. La transition, malgré sa réticence à quitter des matières comme la socio et l’histoire, se fait assez naturellement. « C’est très orienté recherche, dans la continuité du CPES. Sur les matières qu’on avait vu durant mes deux premières années, j’étais bonne, et sur les matières que je n’avais pas vues car c’était du programme de 3A, j’étais un peu perdue, mais sinon ça allait ». Elle souhaite alors se diriger plus tard vers le journalisme scientifique, ou vers la cuisine moléculaire, « inventée par un ancien de l’ESPCI, que j’ai pu rencontrer. De manière générale la relation avec les alumni est très forte ».
Finalement, des questions sur son intérêt pour la recherche et les sciences expérimentales ressurgissent, et la poussent à compléter son cursus par un double diplôme avec les Mines. « J’aimais bien la casquette ingénieure mais je voulais avoir une autre mission. » Elle rentre alors dans la spécialisation affaires publiques et innovation. « On étudiait les politiques publiques de la recherche, et des aspects davantage axés sociologie des sciences, comment on innove sur des outils politiques, en étudiant par exemple la convention citoyenne sur le climat, c’était super intéressant. »
« J’étais avec une équipe de copines, on a proposé un projet d’aménagement du quartier de la Porte d’Orléans. C’était intéressant d’aller rencontrer les usagers, les différentes associations, de prendre en compte l’aspect environnemental, on cherchait comment améliorer le territoire. »
Pour valider son cursus, elle fait un premier stage au ministère de l’Agriculture, sur les politiques de financement de la recherche sur l’agriculture et l’alimentation, obtenu grâce à un contact. « J’étais comme un poisson dans l’eau, on y parlait de recherche scientifique, de nourriture donc j’étais passionnée, mais il y avait aussi ce côté davantage règlementaire, avec les politiques publiques à l’échelle nationale et européenne des différentes institutions. » C’est un stage qui sera un peu particulier, entrecoupé par le télétravail, mais qui reste une expérience très positive. « C’était hyper intéressant, j’étais dans l’administration centrale sans être au cabinet, mais ça restait au cœur de l’actualité, et ça permettait de voir l’autre côté. »
Elle fait ensuite un deuxième stage à l’été 2020, où les offres sont alors rares, et trouve une place dans le laboratoire de l’un de ses professeurs. « Ça portait sur la sociologie des sciences et des techniques, en alliant un aspect technique mais aussi politique et social. C’était au moment où ils ont installé des pistes cyclables provisoires, et j’allais alors interviewer des personnes de la mairie de Paris, pour voir ce que ça apportait de nouveau sur la manière de faire de la politique de la ville. »
Ce stage sera une source de motivation pour participer ce printemps au concours de l’association C40, pour l’aménagement du territoire et la transition écologique des villes. « J’étais avec une équipe de copines, on a proposé un projet d’aménagement du quartier de la porte d’Orléans. C’était intéressant d’aller rencontrer les usagers, les différentes associations, de prendre en compte l’aspect environnemental, on cherchait comment améliorer le territoire. »
« C’est super stimulant, je me suis rendu compte que ce qui ne me plaisait pas dans la recherche, en sciences sociales ou expérimentales, c’est le fait que ce soit très long terme, et que tu peux avoir l’impression qu’il n’y a pas de bout. Là, c’est plus court donc ça me convient mieux.[…]»
Ce stage sera une source de motivation pour participer ce printemps au concours de l’association C40, pour l’aménagement du territoire et la transition écologique des villes. « J’étais avec une équipe de copines, on a proposé un projet d’aménagement du quartier de la porte d’Orléans. C’était intéressant d’aller rencontrer les usagers, les différentes associations, de prendre en compte l’aspect environnemental, on cherchait comment améliorer le territoire. »
Et,aprèsces « longues et moultes années d’études », Nolwenn est rentrée depuis septembre dans le monde du travail. Elle travaille dans un cabinet de conseil en développement durable, Green Soluce, spécialisé dans les problématiques de la ville, dans la continuité de son parcours. « C’est super stimulant, je me suis rendu compte que ce qui ne me plaisait pas dans la recherche, en sciences sociales ou expérimentales, c’est le fait que ce soit très long terme, et que tu peux avoir l’impression qu’il n’y a pas de bout. Là, c’est plus court donc ça me convient mieux. J’apprends beaucoup de choses par rapport au bâtiment, à la mobilité, à la ville, et toujours avec cet aspect politiques publiques en même temps. On se rend compte que ce qui fait avancer la transition écologique ce sont les lois. Si les acteurs décident de se bouger, c’est parce que des règlementations les y contraignent. »
Rétrospectivement, si elle ne souhaite rien changer à son cursus, Nolwenn aurait même voulu y rajouter quelques années d’école, et ne ferme pas de portes pour la suite. « Il y d’autres études en plus que j’aurais aimé faire si j’avais pu, aller en journalisme, en école d’agro, mais au bout d’un moment accumuler tous ces diplômes ça n’avait plus trop de sens. »
On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel article !