Picasso Tableaux Magiques : du 1er octobre 2019 au 23 février 2020, musée Picasso-Paris

L’affiche est accrochée au mur de mes toilettes

-Une idée de ma mère.

C’est assez perturbant 

Quand on « fait ses affaires » ;

Un an après, 

Je ne sais toujours pas où ranger la plaquette.

*

« L’extraordinaire imagination créative de l’artiste [Picasso] conduit Christian Zervos à voir en lui un magicien, capable d’inventer des formes inédites, susceptibles d’influencer la pensée de celui qui les regarde. Radicales, ces nouvelles œuvres ont immédiatement suscité des interprétations passionnées, qui subsistent aujourd’hui. » 

Personne ne mâche ses mots apparemment ;

Tout le monde est poète quand c’est pour Picasso.

L’exposition… 

Ne peut que valoir le détour.

« TABLEAUX MAGIQUES »

Les spectateurs s’attendent, 

Avant même d’entrer, 

A frôler l’hallucination : 

Grossière erreur.

On s’ennuie vite

-A moins d’avoir de l’imagination.

*

On n’est pas sérieux quand on a dix-huit ans 

Et qu’on a des tableaux mous sur la promenade, 

Alors, puisqu’on nous bassine depuis l’enfance 

A propos du « génie » 

cubiste

surréaliste

géométriste

-Et tous les mots en -istes qu’on sait bien coller aux artistes-

On est naïf et on espère encore

Après les premiers pas,

Sortir ému de l’hôtel Salé,

(Qui porte bien son nom par ailleurs 

En vue des tarifs pratiqués ; les affaires sont les affaires…).

*

Pour faire sérieux 

Les organisateurs ont fixé de tout petits tableaux sur de très grands murs blancs

Si bien qu’on se sent ridicule à se presser

Aux gens mal éduqués

Pour regarder de près

Les signes qu’on dissimule.

*

Les traits s’embrouillent.

A l’envers ? à l’endroit ?

Les peintres ont toujours de bonnes idées ; le plus difficile reste de savoir quoi en faire,

Et de passer de l’idée d’art à l’œuvre d’art.


Du reste,

On ne trouvera jamais l’art au bout d’un musée ou d’une toile.

*

Au premier étage, une salle des milles-pas, bondée

La pièce du milieu Madame X Et Monsieur X

Parlant à voix haute sans être intéressants

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Des commentaires du commentaire

Écoutent puis répondent à d’autres commentaires

Et parlent plus de l’artiste que de l’œuvre qu’ils ont face à eux :

Se confronter aux œuvres est fatigant (d’autres en parlent mieux que moi).

*

Pablo Picasso – « Portrait de Dora Maar » (1937)

*

C’est sans doute moins Picasso 

Que tout ce qu’on en fait et tout ce qu’on en dit en se croyant profond qui me pose problème

Je préfère encore décrypter des œuvres qui ne me touchent pas et comprendre pourquoi

Que sortir de ma bouche 

Toutes les anecdotes futiles sur « Pablo », 

La vie de « Pablo », 

Les femmes de « Pablo »

-Madame X l’appelait vraiment « Pablo »-.

La culture, c’est comme la confiture,

Moins on en a…

*

*

Si métamorphose il y a,

-Il y a.-

C’est le public.

Les hommes en troupeau de mouton.

Plus ou moins le diktat de la culture :

Parler des artistes 

Ne pas trop voir les œuvres 

Bien suivre les flèches sur le sol.

Personne n’a envie de sortir du rang ;

Personne n’a suivi les marques en sens inverse.

*

Par un.e étudiant.e de CPES 2 en histoire de l’art

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