LUNDI ALUMNI #7 : Marie-Bénédicte Fradin

Besoin de fraîcheur ? Envie de prendre l’air ? Las de ne pas voir d’autre visage que les personnes avec qui tu es confiné ? Heureusement l’équipe CPES-Alumni est là pour revigorer ton esprit !

Cette semaine, dynamisme et entrain viennent bouleverser ta routine avec Marie-Bénédicte Fradin, élève de la 3èmepromotion du CPES, qui nous raconte son parcours post-CPES.  

Confinée avec d’anciennes CPESiennes, c’est avec gaieté que Marie Bénédicte se remémore ses études au CPES. Après l’obtention de son bac dans un lycée sportif de Montpellier, elle découvre le CPES grâce à sa sœur, élève de la première promotion. « Je voyais qu’elle avait l’air de s’y épanouir, et comme je lui manquais, j’ai candidaté pour la rejoindre » se rappelle-t-elle en riant.  

Acceptée en filière humanités, elle ne voulait pas abandonner les mathématiques et se dirige ainsi vers la filière SESJ au bout d’une semaine. C’est surtout le droit qui l’attirait, c’est donc naturellement qu’elle passe en Droit-Economie en deuxième année : « J’étais super nulle en éco, donc j’ai redoublé, et c’est en quelque sorte grâce à moi qu’on peut doubler son année aujourd’hui. ». Elle poursuit donc en Droit-Sociologie la deuxième année puis en L3 Droit et Société. « L’arrivée à Dauphine était étrange, on nous avait appris au CPES à comprendre, à effectuer un bon raisonnement sans que le résultat soit nécessairement le bon. À Dauphine ce n’étais pas le cas : seule la réponse importait, c’était du par cœur et si on avait faux c’était tant pis. Mais cela ne m’a pas posé de problème par la suite ».  

Elle poursuit sa formation à Dauphine en master de droit des affaires et fiscalité de l’entreprise, qui lui paraissait un choix facile : « C’est une très bonne école, et je n’ai pas eu de difficulté à y rentrer après avoir déposé mon dossier et passé l’entretien d’admission. De ma promotion je n’ai connu personne qui ait fait sa troisième année à Dauphine et qui n’a pas eu les masters qu’il voulait en Droit» nous confie-t-elle, rassurante.   

Conseillée par sa sœur, c’est ensuite le M2 droit et régulation des marchés qu’elle choisit. La plupart des cours sont donnés par des professionnels, et portent sur des sujets assez précis et techniques : régulation du droit de l’énergie, droit de l’audiovisuel, droit des télécoms, droit des marchés financiers, droits des transports etc. « On simulait aussi des faux procès sur un cas très précis, et on apprenait à faire une accusation, faire une défense, porter un jugement… » 

Les stages rythment sont parcours : pendant le CPES, l’été ou en parallèle des cours grâce à des emplois du temps assez flexible. « En L2 j’avais fait un stage général à la préfecture de l’Hérault. En L3 j’ai eu une expérience en grande criminalité organisée à la cour d’Appel de Paris et à la cour d’Assises et un autre en tant qu’assistante parlementaire au Sénat, avec une sénatrice à la Commission de la Culture. » 

« Je voulais travailler dans l’audiovisuel, chez France 2, Arte ou TF1. J’ai postulé à plein de fonctions différentes, et j’ai été prise chez à TF1. Je m’occupais des relations entre le CSA et la chaîne TV tout ce qui touchait à l’information : le JT, le 7 à 8, le sport. Je pense que c’est toujours bien voir le fonctionnement des grosses entreprises, même si ce n’est pas exactement dans le poste auquel on avait pensé. » 

Ses masters aussi sont l’opportunité d’entrer en contact avec le monde du travail : « Je voulais une expérience soit à l’Assemblée Nationale soit au Sénat : j’ai contacté toutes les personnes qui n’étaient pas fondamentalement opposée à mes convictions personnelles, et je choisissais de préférence ceux qui étaient soit à la Commission de la Culture ou des Lois. Ce qui est bien avec le Sénat c’est que les amendements, les textes de loi sont en ligne, on peut donc travailler de chez soi ».

En M2, c’est chez TF1 qu’elle postule pour son alternance : « Je voulais travailler dans l’audiovisuel, chez France 2, Arte ou TF1. J’ai postulé à plein de fonctions différentes, et j’ai été prise chez à TF1. Je m’occupais des relations entre le CSA et la chaîne TV tout ce qui touchait à l’information : le JT, le 7 à 8, le sport. Je pense que c’est toujours bien voir le fonctionnement des grosses entreprises, même si ce n’est pas exactement dans le poste auquel on avait pensé. » 

Elle rappelle cependant l’autre aspect de la recherche de stage : « C’est un gros travail en amont : deux ou trois mois à envoyer des lettres de motivation tous les jours, beaucoup de temps à peaufiner sa lettre de recommandation… Mais ça marche toujours quand on essaye. Il y en a beaucoup qui passent par le piston mais je trouve ça bien de faire sans car on est encore plus content quand on réussit. Pour mon stage de M1, j’ai envoyé un nombre de CV incroyable et j’ai eu la chance d’avoir un stage au Sénat à la fin. Aussi, pour mon alternance j’ai postulé à plein d’offres différentes chez TF1, ces boîtes font des journées de recrutement où tous les entretiens se font en un jour, à la pelle. J’ai eu un entretien et ils m’ont appelé pour me dire que j’étais prise en alternance. Les expériences professionnelles, c’est beaucoup de chance mais il faut aussi la forcer, et surtout ne pas hésiter à postuler, même si notre profil ne correspond pas vraiment. ».  

 Elle souligne l’importance d’ « aller sur le terrain » et de ne pas se focaliser uniquement sur l’aspect théorique d’une discipline : « Pour moi les stages, ça peut être passionnant comme très barbant, et c’est ce qui permet de savoir si on veut vraiment faire le métier auquel on pensait. Sans me sentir prédestinée au métier de juriste, mon stage à TF1 m’a confirmé que je ne voulais pas m’y investir. Même si j’étais contente d’avoir une expérience dans le privé, mon alternance chez TF1 n’était pas passionnante, contrairement à mon stage au Sénat. Les stages m’ont donc vraiment aidé dans ma recherche d’emploi, à ne pas perdre mon temps à chercher ce que je ne voulais pas. On n’est souvent pas assez informés de la réalité du monde professionnel. Lors de mon stage à la Cour d’Assise, c’était vraiment exaltant, mais je me suis rendu compte que je n’étais pas faite pour ça parce que ça me prenait beaucoup trop aux tripes. On découvre aussi les exigences de certains métiers, qui demandent parfois de mettre de côté sa vie sociale, et ça on ne nous l’apprend pas à l’école. » 

Après son alternance chez TF1, elle hésite à refaire un Master 2 : « J’hésitais à effectuer un deuxième Master 2 en finance publique, ça se fait beaucoup en droit pour s’hyperspécialiser. Mais j’étais aussi attirée par la fonction publique sans que les concours ne me tentent vraiment. Du coup j’ai cherché un emploi dans ce secteur, qui mêle des qualifications financières, politiques et juridiques ». Elle est désormais à la mairie de Paris et traite tous ce qui est lié aux budgets d’arrondissement et budgets participatifs. « Pas très glamour mais vraiment sympa ! »  

« Je me rends compte que j’ai appris à travailler vite et bien, à ne pas être paralysée par le stress grâce aux périodes de rush, à comprendre qu’on ne peut pas tout faire toujours parfaitement au vu du nombre de matières… On prend aussi conscience de l’étendu de nos capacités, on ne voit pas les choses comme impossibles, on essaye toujours, et ça, ça donne des ailes pour le monde professionnel ». 

 En écoutant Marie Bénédicte revenir sur ses années de CPES, on voit comment elle a aménagé ces 3 années d’étude à sa façon pour en retirer le meilleur. « Je me rends compte que j’ai appris à travailler vite et bien, à ne pas être paralysée par le stress grâce aux périodes de rush, à comprendre qu’on ne peut pas tout faire toujours parfaitement au vu du nombre de matières… On prend aussi conscience de l’étendu de nos capacités, on ne voit pas les choses comme impossibles, on essaye toujours, et ça, ça donne des ailes pour le monde professionnel »

«Je me suis fait aussi des supers amis, on est encore tous très liés et c’est marrant de voir à quel point on fait tous des choses très différentes. C’est un peu des conseillers, des points de repère pour ce qui nous arrive dans la vie. Finalement avoir un point de moins dans sa moyenne parce qu’on a pris le temps de créer des relations avec ses camarades ce n’est pas grand-chose à côté des rencontres enrichissantes qu’on fait. On est tous hyper différents et, tout le monde est enrichissant à sa manière. On ne s’en rend pas compte mais ça fait partie des meilleures années de la vie. C’est important de créer des souvenirs, de se donner du temps ensemble qui ne pourra pas être rattrapé. » Pour elle, la reconnaissance entre CPESiens et CPESiennes n’est pas sociale ou professionnelle, mais avant tout bienveillante et humaine.   

Des projets ?  « Je voudrais m’orienter vers les politiques publiques, lobbying, secrétariat général, quelque chose de terrain… Ce qu’on ne sait pas aussi c’est que si on reste 6 ans en contrat dans la fonction publique on est titularisés, on devient fonctionnaires sans passer de concours. J’aimerais bien aussi passer dans le cabinet d’un des adjoints à la culture ou l’urbanisme ou autre à la Mairie. Mais comme, on met un an à intégrer et comprendre totalement les tâches d’un poste, je vais rester encore un peu où je suis. » 

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