LUNDI ALUMNI #5 – LOLA MOISSET

C’est le retour du rendez-vous hebdomadaire, LUNDI ALUMNI ! Nous vous dressons aujourd’hui le portrait de Lola Moisset, ancienne élève du CPES de la 3e promotion, fière de son parcours scientifique hors-normes.  

Originaire de Montpellier, Lola a passé dix ans dans une école bilingue parisienne avant d’obtenir un baccalauréat scientifique à 15 ans et d’entrer au CPES filière Sciences. Elle apprécie au CPES la diversité des disciplines en L1, et la variété des mathématiques étudiées en L2 filière mathématiques-informatique.  

“Ce qui me plaisait le plus était la théorie des graphs, et le fait de découvrir plein de mathématiques différentes qu’on ne faisait pas au lycée, même si les cours étaient très difficiles : on n’était que 7 ou 8 élèves par classe à l’époque donc on se comparait facilement aux autres, c’était assez stressant et nocif pour l’estime personnelle.” 

Elle a pourtant adoré l’ambiance du CPES et a construit des amitiés fortes avec les autres élèves : “J’avais une bande de 6 amies proches, toutes parties dans des domaines différents. J’ai également adoré les cours à l’observatoire le soir jusqu’à 23h parfois, qui permettaient de resserrer les liens entre nous. L’ambiance était cool, nous étions peu donc on se connaissait tous.” C’est aussi pour ça qu’elle a choisi le CPES, parce que la vie ne se résume pas qu’aux cours : “Il y avait pas mal de soirées et de weekend d’intégrations et ça faisait du bien de sortir aussi. Le club de pétanque est aussi un de mes meilleurs souvenirs ! Je suis arrivée en quart de finale au tournoi. ”, dit-elle en riant.  

Elle poursuit en L3 mathématiques à Dauphine : “c’était très différent, nous étions largués dans une faculté énorme qui contrastait énormément avec les petits effectifs et les cours interactifs du CPES. Nous n’étions que 4 du CPES sur une promotion de 100, l’adaptation a été difficile. Le changement a été un grand choc, d’autant plus que le système d’évaluation était par partiels. On ne sait pas vraiment où on en est dans l’apprentissage et ça surprend au moment des résultats d’examens. C’est à ce moment que je me suis éloignée du CPES et que je me suis fait d’autres amis. Par contre, les cours étaient intenses et vraiment biens : on a étudié beaucoup de logique avec les cours du CPES, c’est ce qui me plaisait.” 

Elle poursuit ses études en master “Data Science for Business” à HEC et Polytechnique : “Je voulais faire de l’informatique mais pas de la recherche car je n’aime pas étudier tout le temps le même sujet, j’avais envie de faire un master pour ensuite trouver un travail.” Elle avertit cependant sur le coût de ce master pour deux ans : “C’est très cher, mais l’avantage est qu’on est bien payé après avoir obtenu le diplôme de ces écoles”

Elle revient sur son parcours au sein du master : “J’étais dans la première promotion ouverte aux autres étudiants que ceux de l’école polytechnique et HEC. Les personnalités et les parcours étaient très différents : c’était compliqué de trouver le juste milieu entre les scientifiques férus de mathématiques et ceux attirés par le business qui n’en avaient pas fait depuis 2 ans.” Et l’avantage d’avoir fait le CPES dans tout ça ?

“J’étais la seule élève venant d’un parcours fait en France, qui n’avait pas suivi le cursus classique CPGE puis école. Ca m’a beaucoup aidé car j’avais déjà fait le début du programme de mathématiques en L3. Le rythme était un entre-deux entre le CPES et Dauphine, j’étais donc bien préparée. C’est la première fois que je partais de chez mes parents, j’habitais sur le campus de polytechnique, c’était une ambiance d’école.” 

Le master se concentre sur le langage informatique R et python, tout en étant très exigeant en mathématique, les statistiques étant essentielles dans la data science.  

Elle regrette le fait que sa deuxième année de master n’ait “pas été assez stimulante” pour elle en termes de cours suivis, mais souligne la positivité de l’expérience du business : “à la fin de l’année on a eu le choix de faire un stage non payé ou un projet d’entreprenariat, j’ai personnellement appris à lancer une startup dans un cursus en partenariat avec l’école 42, formation révolutionnaire d’informatique. Par contre, l’apprentissage pour lancer une startup était passionnant. Mon projet avec mon équipe était d’imaginer un logiciel pour permettre aux médecins de trouver des remplaçants facilement.” 

Elle fait par la suite un stage de data science à la BNP qui consistait à “savoir s’il était possible de prédire ou non si un fond d’investissement allait bouger. Le stage a duré 4 mois et c’était assez long car le monde de la finance ne m’attirait pas, je n’y trouvais aucun intérêt moral.  J’ai quand même pu gagner en expérience grâce à mon équipe.” 

Après son master, elle postule pour un CDI et est embauchée au poste de Data Scientist chez Carrefour, où elle travaille depuis un an. Premier vrai contact avec le monde du travail, l’expérience est assez étrange au début : “Tous mes collègues ont entre 45 et 60 ans, et les relations des équipes avec l’organisation et les supérieurs sont parfois compliquées.” Elle conseille cependant de ne pas se ruer pour trouver un CDI : “ L’intelligence artificielle est un domaine très demandé donc il est difficile de trouver un CDI, ou une offre intéressante : on envoie beaucoup de CV sans obtenir de réponses, donc quand Carrefour m’a accepté j’ai sauté dessus, mais le poste que j’occupe aujourd’hui n’est pas vraiment scientifique et pas assez technique. Je ne fais plus beaucoup de data sciences donc je perds en expérience, même si j’en gagne dans d’autres domaines.”  

Elle revient sur son parcours et le positif qui en ressort :

“Je suis quand même contente car j’ai pu voir les mécanismes d’une grande entreprise où tout est politique. J’aimerais changer de travail, mais c’est difficile car le rythme de travail est important et on nous bloque au sein de l’entreprise en fonction de notre ancienneté. L’avantage est que mon poste est stable, je suis déjà cadre. C’est grâce à mon cursus HEC-Polytechnique qui, en général, impressionne. Je n’aime pas spécialement ce système, mais il est vrai que ça ouvre beaucoup de portes. ”  

Pour la suite, elle aimerait continuer dans le domaine des data sciences mais dans le secteur de la médecine ou de l’environnement, quelque chose qui a plus de sens pour Lola. Mais pour l’instant, ce n’est pas vraiment le moment de démissionner… 

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