LUNDI ALUMNI #42 : Marie-Alix Belloc

Venant de la région bordelaise, fille de viticulteur.rices, Marie-Alix a gardé un lieu fort avec ses racines et sa culture viticole tout au long de son parcours : membre du club d’oenologie de Dauphine, chargée de communication pour des domaines viticoles, elle a même décidé de rédiger son mémoire de fin d’études sur les stratégies art et vin ! Si après cela on aurait pu s’attendre à la retrouver dans un grand domaine ou dans des vignes, il n’en est rien. Aujourd’hui, en poste à l’Ecole des Mines où elle a effectué sa deuxième année du CPES, retour sur son parcours 100% PSL. 

“On était une petite promo de soixante élèves. Les profs étaient hyper disponibles pour nous. On n’avait pas de programme, ça leur permettait de nous transmettre ce qu’iels n’avaient pas le loisir d’apprendre aux prépas. Il y avait un échange perpétuel. Chacun.e d’entre elleux a eu un impact.”

C’est sur les conseils d’un des professeurs emblématiques de la formation, que Marie-Alix postule au CPES.  Dans le cadre de la préparation aux concours de Sciences Po, elle rencontre M. Riutort. “Il trouvait que mon profil correspondait particulièrement au CPES.” En effet, Marie-Alix est d’une curiosité insatiable. Les cours d’histoire et de théorie des arts ainsi que le programme culturel l’ont attiré. Elle réalise le pari d’intégrer cette licence en septembre 2014, alors même que les premier.ères étudiant.es n’ont pas encore été diplômé.es. “On était une petite promo de soixante élèves. Les profs étaient disponibles pour nous. On n’avait pas de programme, ce qui leur permettait de nous transmettre ce qu’iels n’avaient pas le loisir d’apprendre aux prépas. Il y avait un échange perpétuel. Chacun.e d’entre elleux a eu un impact.” Au-delà des cours théoriques “Paris c’est incontournable et génial pour tout ce qui concerne le théâtre, l’opéra ou les expositions. » : une vraie année d’épanouissement

Le CPES ce n’est pas que les profs et les cours. La vie dans la promo est particulièrement importante. Les relations étaient quasi familiales. Il n’y avait pas d’animosité entre nous ou de clans. On s’entendait tous avec des amitiés plus fortes que d’autres et aujourd’hui on continue de se voir. Si les liens sont aussi forts c’est parce qu’on s’est construit en “adultes” ensemble. On est tous.tes arrivé.es à Paris loin de nos familles et on est devenu.es nos seuls points de repère. On grandit très vite, en partageant notre évolution en tant qu’adulte. On a créé des amitiés au-delà de la galère de boulot ou des bons moments en soirées. Pour Marie-Alix, cet aspect famille doublé de la charge de travail au CPES peut cependant être un frein pour se tourner vers l’extérieur. “On arrive tous.tes en L1 avec une richesse d’horizons différents. Et on peut avoir tendance à se replier sur ce groupe parce que cultiver autre chose devient très difficile.” Il est important de garder des liens hors CPES. En étant en contact avec d’autres milieux et des profils différents, on peut plus facilement prendre du recul et voir d’autres façons de penser le monde ou tout simplement de souffler.

En troisième année, son parcours d’Eco-Socio l’a conduit à Dauphine où elle rentre dans le club d’œnologie. “J’y ai rencontré de nouvelles personnes et en discutant avec une personne qui est devenue un camarade de master ; j’ai découvert le master Management des Organisations Culturelles (après un M1 de Management Général et Stratégique) qui correspondait à mes aspirations. J’ai donc posé ma candidature et un ancien CPES m’a préparée pour les entretiens. Parce que j’avais cours sur place, j’ai pu découvrir ce master extrêmement intéressant, notamment grâce au forum. C’était un vrai plus parce que le CPES ne nous a pas aiguillé.es pour l’après, ni particulièrement suivi.”  

J’ai adoré Dauphine notamment grâce à Dauvigne ! J’ai rencontré des personnes sympas et drôles. Des gens supers et bons vivants qui m’ont appris énormément de choses, loin de ce que je connaissais. Par ailleurs, en cours les dauphinois.e.s depuis la L1 avaient une connaissance du milieu de l’entreprise incroyable. Iels savaient écrire un bon CV et se promouvoir. Leurs connaissances étaient très tout terrain. A la fin de leur licence iels avaient quasiment un an d’expérience de stage, un vrai atout pour la césure ou la fin des études. […] J’ai beaucoup aimé mon master. C’était une formation pratique et ça me manquait au CPES. On avait beaucoup de cas concrets, on construisait des projets, à chaque cours un nouveau groupe de travail. Il y avait des cours comme le management stratégique, qui finalement faisaient appel à beaucoup de créativité. Il y avait beaucoup d’aspects culturels à exploiter.”

Selon Marie-Alix il y a différents avantages à Dauphine notamment le programme Erasmus ou le réseau Alumni : “C’est crucial […] pour mon master, 25 générations d’étudiant.es sont passées avant moi. On reçoit des offres d’emplois en continu d’ancien.nes élèves qui ont confiance en nous avant même qu’on soit diplômé.e.s.” Le point le plus important c’est l’année de césure au cours de laquelle elle réalise deux stages : le premier dans une foire d’art contemporain, Art Paris, où son poste est à la communication et relation presse. Puis un second stage dans le vin. “J’étais à la communication et structuration d’image de marque. Par un heureux concours de circonstance, je me suis retrouvée à préparer le lancement de la saison d’été en plus de mon stage dans un domaine chargé d’histoire au cœur de la Provence.”

Marie-Alix finit son master le 12 mars 2020. “Il ne me restait plus que mon mémoire à écrire. Je l’ai fait sur les stratégies art et vin. Il y a eu une période de latence entre l’écriture du mémoire, la recherche d’un emploi et la crise sanitaire : rien n’avançait. C’était difficile de prendre du recul. Puis à la fin de l’été j’ai passé un entretien pour être assistante de mécénat à la Fondation Mines ParisTech. J’ai commencé mi-octobre donc au bout de deux semaines je suis passée en télétravail. Sachant que mon stage se terminait en avril alors que je travaillais sur des projets plus longs, j’étais frustrée : je créais des projets que je ne verrais pas aboutir. La Fondation cherchait une personne pour remplacer la responsable du fonds annuel qui était partie avant le début de mon stage. Finalement, tout s’enchaîne parfaitement, en stage, j’étais formée et prête à reprendre le poste : j’ai postulé pour transformer mon stage. Aujourd’hui j’ai un double poste : je suis chargée de mécénat à la Fondation mais je travaille également pour la Direction de l’Enseignement de Mines Paris. Travailler à la conception de projets à long-terme est très enrichissant. La Fondation donne de la souplesse car on est une petite équipe et finalement j’ai une grande latitude d’action dans un domaine que je ne connaissais pas. Pour autant on agit dans un cadre vraiment défini car l’enseignement supérieur a des besoins définis et ceux de l’École sont identifiés clairement (en comparaison avec une institution culturelle) […] C’est très intéressant. Ça fait un an que j’occupe ce poste et je suis déjà autonome et suis force de propositions. C’est un challenge. Lorsqu’on est employé.e on est moins protégé.e qu’en tant que stagiaire, en fait on compte plus. On prend donc des risques, on peut se tromper mais on peut aussi y arriver et, fort heureusement, c’est plus fréquent. Ainsi, savoir prendre des risques peut devenir réellement gratifiant..”

On vous laisse pour cette semaine avec ces quelques conseils de la part de Marie-Alix ! A la semaine prochaine : )

Conseil n°1 : Se faire plaisir sans se sentir coupable 

“Quand on n’a pas envie de bosser, il faut réussir à ne rien faire et prendre du recul. Savoir se faire plaisir hors d’un schéma de récompenses, c’est très important. Même à long terme, ça donne une sérénité pour l’insertion dans le monde du travail et surtout l’arrêt des études. En réalité, il ne faut pas être totalement conditionné par les études. À la fin de mon master, j’ai eu comme une période de sevrage : ne pas avoir de travail à faire le soir ou le week-end me mettait dans une situation inconfortable. Comme si je faillissais à ma tâche. Mais en fait, ce ne sont que des études. Ce n’est pas l’enjeu de sa vie.”

Conseil n°2 : Être ok avec soi-même si on se trompe 

Si l’envie te prend de partir faire autre chose qui n’a rien à voir, que ce soit dans l’artisanat, l’agriculture ou autre, il faut se le permettre. Si ce n’est pas la recherche qui t’intéresse ou que tu veux travailler dans quelque chose de plus concret : tu dois te l’autoriser. Il faut se protéger : une manière d’être heureux.ses avec les autres, c’est de se donner de l’énergie positive. Ne pas se flageller parce qu’on a pas rempli le contrat d’études sur lequel on partait. Parce que finalement, ce n’est pas un contrat, on n’est pas bloqué et on peut avoir des nouvelles envies.”

Conseil n°3 : Arrêter de dire aux gens bon courage 

“Ça suppose que la vie n’est pas facile. Or au CPES on a tous.tes envie de l’avenir. On est bien construit.es et on veut aller de l’avant. La vie est vraiment belle ! Pour l’essentiel, on sort du CPES dans des bons masters donc on ne galère pas comme beaucoup d’autres sur le marché du travail etc.. Même si aujourd’hui avec la crise sanitaire on peut ressentir des émotions grises, on doit prioriser les émotions colorées et lumineuses. Alors dites-vous que ça va et que ça va continuer à aller plutôt que bon courage.”

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