LUNDI ALUMNI #31 CÉLIA BÈGUE

Aujourd’hui Lundi Alumni vous présente le portrait de Célia Bègue, actuellement stagiaire au sein de l’association CASP Arapej, qui a pour mission d’accueillir les personnes sortant de détention ou placées sous-main de justice ainsi que les personnes en grande difficulté sociale.  

Comme la majorité des cpesien.ne.s, Célia choisit le CPES car elle ne sait quoi faire après son bac. Elle rejoint alors la deuxième promotion, à cette époque où ils n’étaient que 50 !  

« Après le CPES je me suis retrouvée au même endroit qu’après mon bac. Je me posais beaucoup de questions et ne savais toujours pas quoi faire »

Elle fait sa première année en SESJ (maintenant appelé ESD), qu’elle trouve plutôt stressante notamment à cause de la grande quantité de cours et quelques difficultés en maths et en économie. Ayant adoré la sociologie en L1, elle choisit la double majeure sociologie-droit, puis se spécialise en droit en dernière année. En effet, malgré son goût pour la sociologie, elle a du mal à concevoir à quels métiers ça lui donnerait accès. Aujourd’hui, elle ne regrette absolument pas ce choix, son intérêt pour le droit se développant au fil des années. « C’est une matière riche qu’on apprécie plus lorsqu’on est plus matures, à 18 ou 19 ans on n’en voit pas forcément encore suffisamment l’intérêt » nous dit-elle.  

« Je recommande vraiment de faire une année de césure. Aborder d’autre disciplines que le droit et dans un autre pays, c’était pour moi très enrichissant, d’un point de vue scolaire mais aussi d’un point de vue personnel ».  

Il n’empêche qu’au bout de sa troisième année de CPES, resurgit la question de l’orientation : « après le CPES je me suis retrouvée au même endroit qu’après mon bac. Je me posais beaucoup de questions et ne savais toujours pas quoi faire». A ce moment, elle est orientée par son professeur de Droit international public, qui se trouve enseigner également à l’ENS. Cet enseignant – qui lui a par ailleurs fait comprendre que le droit peut être « méga cool » – qui lui fait savoir les possibilités d’admission en droit à l’ENS sur dossier et sur présentation d’un projet de recherche. Son projet concernant le droit des générations futures lui offre alors une place dans le master convoité.  

L’ENS lui permet de garder l’esprit pluridisciplinaire du CPES : « la scolarité à l’ENS est vraiment avantageuse, on peut choisir les matières qu’on veut ! ». Elle a donc pu prendre à la fois des cours de droit, comme du droit comparé, du droit international et du droit constitutionnel mais également explorer d’autre disciplines telles que la philosophie politique, l’histoire ou la science de l’environnement. Ce master prévoit un parcours en parallèle dans une autre fac. Elle choisit ainsi un M1 de droit comparé à Nanterre, et un M2 à Assas.  

« C’est un super stage pour le profil cpesien ! Tu peux bosser sur beaucoup de sujets différents ! Par exemple j’ai travaillé sur une partie d’un projet de loi de l’orientation des mobilités, j’ai participé à la rédaction d’articles, d’amendements, de rapports et commentaires sur des projet de loi. J’ai aussi pu assister aux séances publiques et aux discussions ».  

Célia nous fait part de son désarroi à l’issue de ce M2: « C’est ma vie en général, je ne sais jamais ce que je veux faire » dit-elle en riant. L’envie de prendre du recul et du temps se fait alors pressante, et Célia part pour une année de césure à Londres. C’est l’occasion pour elle de se consacrer un peu à la philosophie, à l’histoire et aux sciences politiques. « Je recommande vraiment de faire une année de césure. Aborder d’autre disciplines que le droit et dans un autre pays, c’était pour moi très enrichissant, d’un point de vue scolaire mais aussi d’un point de vue personnel ».  

« Dans les concours du barreau, il n’y a pas de spécialité en droit de l’environnement. J’ai donc pris la spécialité droit pénal, et j’ai vraiment adoré ce pan du droit. Je me suis rendu compte que c’était vraiment ça que je voulais faire ! ».

Au retour de Londres, elle se lance dans un nouveau master, cette fois-ci à la Sorbonne en droit de l’environnement. Durant son parcours scolaire, Célia réalise plusieurs stages : à la Cour d’Appel de Paris à la fin de sa L3, puis l’année d’après auprès du Conseil Constitutionnel et enfin auprès des administrateurs du Comité de Développement Durable de l’Assemblée Nationale à la fin de son année de césure.  Elle obtient ce dernier stage après avoir postulé sur le site internet de l’Assemblée. « C’est un super stage pour le profil cpesien ! Tu peux bosser sur beaucoup de sujets différents ! Par exemple j’ai travaillé sur une partie d’un projet de loi de l’orientation des mobilités, j’ai participé à la rédaction d’articles, d’amendements, de rapports et commentaires sur des projet de loi. J’ai aussi pu assister aux séances publiques et aux discussions ».  

Après son deuxième M2, elle décide de passer le barreau pour être avocate. « Dans les concours du barreau, il n’y a pas de spécialité en droit de l’environnement. J’ai donc pris la spécialité droit pénal, et j’ai vraiment adoré ce pan du droit. Je me suis rendu compte que c’était vraiment ça que je voulais faire ! ». Célia réussit le concours, ce après quoi elle doit faire deux stages pour valider le barreau. C’est dans ce contexte qu’elle a commencé à travailler au sein de l’association CASP Arapej, une association qui offre un accès au droit pour les personnes détenues. Elle travaille une semaine sur deux à la prison de Fleury Merogis et l’autre semaine dans une permanence téléphonique pour les personnes détenues. Lorsqu’elle est à la prison elle voit souvent les détenus directement en entretiens, dans des salles à côté de leurs cellules et les accompagne dans leurs démarches juridiques. « C’est un public très précaire et souffrant beaucoup des injustices liées au système carcéral. Travailler dans cette association, c’est une expérience difficile et c’est sûr que ce n’est pas pour tout le monde, mais c’est pour moi très enrichissant et qui a du sens » nous dit-elle. Après ce premier stage en milieu carcéral, elle fera six mois de plus au sein d’un cabinet d’avocat avant de prêter serment et de pouvoir être avocate elle-même.  

Célia nous fait part de son expérience au CPES qui lui a beaucoup plu, notamment grâce à la possibilité d’avoir le temps de choisir ce qu’on veut faire, d’explorer de nombreuses disciplines différentes. En effet, cette optique pluridisciplinaire que promeut le CPES lui a été très utile dans sa poursuite d’études. « Aucune matière ne peut être abordée strictement, les apports d’autres matières sont également très importantes ».  

Si Célia a deux conseils à partager aux cpesien.ne.s d’aujourd’hui ce sont les suivants. Premièrement, elle nous rappelle qu’il ne faut pas trop stresser pour les décisions d’orientation car même si on a l’impression que nos décisions nous enferment, ce n’est pas le cas. Elle nous dit qu’il y a toujours la possibilité de revenir en arrière et de se réorienter : on n’est jamais bloqués ! Ainsi, il est important de garder un esprit ouvert et de ne pas s’enfermer soi-même dans ses choix. Elle-même a passé plusieurs années à étudier le droit de l’environnement et finalement s’est spécialisée en droit pénal !  

Elle explique également qu’afin d’être bien dans ses études, il est très important de faire des choses en dehors des cours. Même lorsqu’on coule sous le travail, il faut se forcer à sortir, à voir nos amis et à se laisser un moment de repos.  

Retenez donc qu’il n’est pas grave de pas savoir exactement où on va. On découvre ce qu’on aime au fur et à mesure qu’on avance et il n’est jamais trop tard pour commencer à faire ce qu’on veut faire : rien n’est gravé dans le marbre. Il faut profiter de ses études et faire des choses qui nous plaisent !! 

Sur ce, prenez soin de vous et passez une bonne semaine <33 

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