LUNDI ALUMNI #17 : ALEC BICKERSTETH

Le secteur de l’environnement vous intéresse ? Vous souhaitez combiner votre intérêt pour les sciences avec le domaine des politiques publiques durables ? L’équipe Lundi Alumni vous présente le portrait inspirant d’Alec Bickersteth, ancien étudiant de la troisième promotion du CPES qui travaille dans le secteur de la politique environnementale et forestière au sein de l’association FiBois Île de France !

Pour toute question, crise existentielle ou recherche d’âme sœur pour vous guider après le CPES, CPES-PSL Alumni est là pour vous aider ! :

« L’idée de me plonger dans un travail intensif en prépa sans savoir ce que je voulais faire après ne me disait rien du tout. Au CPES on n’avait pas de pression vis-à-vis de l’orientation, et même si je savais que je voulais faire des sciences, j’ai pu découvrir plein de disciplines comme l’économie, l’histoire et l’histoire de l’art, et continuer à étudier des langues. »

Après l’obtention de son bac scientifique au lycée Claude Monet à Paris, Alec intègre la 3e promotion du CPES : « L’idée de me plonger dans un travail intensif en prépa sans savoir ce que je voulais faire après ne me disait rien du tout. Au CPES on n’avait pas de pression vis-à-vis de l’orientation, et même si je savais que je voulais faire des sciences, j’ai pu découvrir plein de disciplines comme l’économie, l’histoire et l’histoire de l’art, et continuer à étudier des langues. » La première année, il profite du brassage des univers culturels et disciplinaires entre les élèves et du programme découverte des arts qui éveille son goût pour le théâtre. Il poursuit en L2 et L3 sciences expérimentales, où il s’épanouit pleinement et tisse des liens forts avec ses camarades. En parallèle du CPES, il suit les entraînements de volley au club Paris Volley et de futsal de PSL Sport qui lui permettent de souffler pendant ces années intenses.  

« Un de nos professeurs avait pris le temps de nous présenter un rapport du GIEC (Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) qui m’a fait comprendre la gravité de ce qui nous attend. C’était intéressant de voir la déclinaison physique d’un changement climatique d’un seul degré : déplacement de population, aliments qu’on ne peut plus cultiver, augmentation du niveau des océans… Mais on étudiait aussi quels sont les modes de vie à adopter pour freiner tout ça. C’était très stimulant. » 

Ce sont les neurosciences qui l’attirent particulièrement, il fait donc son stage de deuxième année dans un laboratoire à l’ESPCI sur le conditionnement pavlovien. Ce stage lui donne un aperçu de ce qu’est le monde scientifique : “J’ai appris comment mettre en place un protocole, analyser des résultats et les présenter.” Il continue alors en troisième année à l’ESPCI, où les effectifs sont très réduits dans sa filière, ce qui permet de nombreuses interactions avec les professeurs. C’est lors de ces années que les questions environnementales prennent de l’importance dans son orientation. Le CPES lui permet de suivre des cours en option sur les politiques environnementales à l’ENS, et il suit également des cours de modélisation écologique en deuxième année : « Un de nos professeurs avait pris le temps de nous présenter un rapport du GIEC (Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) qui m’a fait comprendre la gravité de ce qui nous attend. C’était intéressant de voir la déclinaison physique d’un changement climatique d’un seul degré : déplacement de population, aliments qu’on ne peut plus cultiver, augmentation du niveau des océans… Mais on étudiait aussi quels sont les modes de vie à adopter pour freiner tout ça. C’était très stimulant. » 

« Je voulais continuer à étudier le climat d’un point de vue scientifique, physique, mais tous les aspects socio-économique m’intéressaient beaucoup aussi. Pour mêler ces deux dimensions, soit on intègre une école d’ingénieur comme les Mines ou Centrale ou une école à l’étranger, soit on fait le parcours que j’ai fait. J’ai passé les concours pour les écoles mais je ne les ai pas eus, et finalement j’ai intégré le double cursus Sorbonne Université et Science po. »

Ses professeurs lui conseillent d’aller en école d’ingénierie ou à l’ENS pour avoir une chance de trouver du travail dans le secteur environnemental mais il décide de faire un double master en sciences et politique de l’environnement : « Je voulais continuer à étudier le climat d’un point de vue scientifique, physique, mais tous les aspects socio-économique m’intéressaient beaucoup aussi. Pour mêler ces deux dimensions, soit on intègre une école d’ingénieur comme les Mines ou Centrale ou une école à l’étranger, soit on fait le parcours que j’ai fait. J’ai passé les concours pour les écoles mais je ne les ai pas eus, et finalement j’ai intégré le double cursus Sorbonne Université et Science po. » Il s’agit d’un double master organisé sur les deux campus : à la Sorbonne se tiennent les cours d’écologie, de biodiversité, de physique du climat, d’informatique, de maths ; et à Science po, des cours très variés sur la gouvernance environnementale, la politique du climat ou des océans, une introduction au droit de l’environnement… 

« L’idée était de rassembler une quarantaine d’étudiants pour avoir des cours sur le changement climatique, mais aussi de faire des petits groupes de trois ou quatre pour réfléchir sur une idée de start up environnementale qui pourrait s’implanter n’importe où. C’était assez incroyable de pouvoir travailler avec des étudiants d’université européennes qui venaient de partout dans le monde. Pendant 5 semaines on a voyagé dans trois villes d’Europe, Bologne, Munich, Leoben. »

En parallèle du master, Alec suit un master label, Climate KIC. Mis en place par l’Union Européenne, il propose des cours d’entreprenariat liés aux questions environnementales en une dizaine de sessions les samedis matin et des conférences tous les deux mois. Ce master donne surtout accès à une summer school : « L’idée était de rassembler une quarantaine d’étudiants pour avoir des cours sur le changement climatique, mais aussi de faire des petits groupes de trois ou quatre pour réfléchir sur une idée de start up environnementale qui pourrait s’implanter n’importe où. C’était assez incroyable de pouvoir travailler avec des étudiants d’université européennes qui venaient de partout dans le monde. Pendant 5 semaines on a voyagé dans trois villes d’Europe, Bologne, Munich, Leoben. ». Être en contact avec des étudiants de différentes nationalités lui a permis d’élargir ses horizons : « J’étais entouré d’étudiants du Brésil, d’Inde… C’est très stimulant. Les questions climatiques ne sont pas vécues de la même manière selon où on vit. La partie entrepreneuriale et idéaliste qui laisse penser qu’on va changer le monde avec une entreprise n’est pas forcément la manière d’aborder le sujet qui me correspond le plus, mais la variété des profils était vraiment incroyable ».  

« J’animais un programme d’échange entre universitaires norvégiens et français, il y avait une bourse d’échange pour que des universitaires des deux pays puissent rencontrer leurs homologues internationaux, et tisser des liens sur des thématiques de recherche entre les deux pays. J’étais tenté par l’idée de partir à l’étranger et ça me permettait de découvrir ce qu’était la carrière diplomatique. »

Entre ses deux années de master, Alec fait une année de césure où il effectue un stage à l’Institut français de Norvège à Oslo, dans le département de coopération scientifique et universitaire entre les deux pays. « J’animais un programme d’échange entre universitaires norvégiens et français, il y avait une bourse d’échange pour que des universitaires des deux pays puissent rencontrer leurs homologues internationaux, et tisser des liens sur des thématiques de recherche entre les deux pays. J’étais tenté par l’idée de partir à l’étranger et ça me permettait de découvrir ce qu’était la carrière diplomatique. » Si la vie norvégienne lui plait énormément, Alec se rend néanmoins compte que ce n’est pas dans le monde de l’ambassade qu’il continuera son parcours : « Cela dépend fortement du pays dans lequel on est, mais je ne m’épanouissais pas suffisamment dans mes tâches et je n’avais pas l’impression d’être suffisamment dans l’action ».  

En deuxième année de master, il s’intéresse avec deux amis de sa classe aux ambitions des JO 2024 à Paris : « On a déjà beaucoup d’infrastructures en France dont on peut faire usage, mais pour ce qui est par exemple du village des athlètes, la candidature de Paris avait déclaré vouloir tout construire en bois pour limiter l’impact environnemental. » Cela les mène à se questionner sur le fonctionnement de la filière bois et les avantages de ce matériau. En menant des entretiens pour ce projet de deuxième année de master, Alec découvre l’association FIBois Île-de-France où il effectue son stage de fin d’études avant d’y être embauché en tant que chef de projet de filière, emploi et formation. Il s’agit de l’interprofession de la forêt et du bois en Île de France, qui représente toute les entreprises, associations, structures dont l’activité est liée à la forêt ou au bois. Depuis les propriétaires forestiers aux architectes et promoteurs immobiliers, en passant par les gestionnaires de forêt, les industriels du bois et tout le monde de la construction… L’objectif de FIBois est de fédérer tous ces mondes et de développer l’utilisation du bois et la gestion de la forêt responsable. L’ensemble des interprofessions régionales est coordonné par FIBois France au niveau national. 

« C’est un rôle de fédérateur, prescripteur, d’accompagnement des donneurs d’ordre et professionnels, et de communiquant. On travaille beaucoup avec le monde de la construction, un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, pour qu’ils soient plus ambitieux dans leur démarche de conception des bâtiments en intégrant des matériaux biosourcés, renouvelables et à faible empreinte carbone. 

« C’est un rôle de fédérateur, prescripteur, d’accompagnement des donneurs d’ordre et professionnels, et de communiquant. On travaille beaucoup avec le monde de la construction, un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, pour qu’ils soient plus ambitieux dans leur démarche de conception des bâtiments en intégrant des matériaux biosourcés, renouvelables et à faible empreinte carbone. Le béton génère beaucoup de gaz à effet de serre et utilise des ressources de plus en plus rares comme le sable et l’eau, c’est pourquoi on leur propose des matériaux plus durables et biosourcés ; le bois a beaucoup de qualité, notamment d’un point de vue structurel et mécanique. On accompagne aussi l’amont forestier dans la gestion durable qui permet de récolter du bois tout en préservant la biodiversité et le renouvellement forestier. L’enjeu est aussi de réindustrialiser, générer de l’activité pour créer de l’emploi sur le territoire, qui utilise la ressource locale dans une logique de circuits courts. C’est ce sur quoi je travaille en particulier. » Pour lui, la forêt concentre plusieurs enjeux de préservation des ressources naturelles, de maintien de l’équilibre environnemental, mais propose aussi des alternatives à des matériaux polluants qui viennent de l’autre bout du monde et qui sont extraits de manière peu éthique. « C’est un exemple concret qui permet de se demander comment gérer l’action des êtres humains dans leur environnement, c’est ce qui m’intéresse. » 

Satisfait de son parcours, Alec déclare reproche néanmoins au double master de s’éloigner du cadre politique français : “La partie Science Po du double master se déroule non pas au sein de l’école des affaires publiques, mais au sein de l’école d’affaires internationales, ce qui implique d’être dans un milieu un peu hors sol, peu ancré dans le cadre politique et français. Être entouré de gens de diverses nationalité est très enrichissant, mais il manque la connaissance du milieu administratif et juridique français.” 

Par la suite, Alec aimerait continuer dans cette voie de prescription, de politique publique tout en élargissant son angle d’approche : « J’aimerais monter au niveau national ou européen sur ce même sujet, ou bien rester au niveau régional et traiter d’autres sujets mêlés et diversifiés à l’environnement comme l’agriculture par exemple. Et pourquoi pas retrouver un métier où je parle plusieurs langues. » 

That’s all folks ! Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau portrait !

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