Après ces longues vacances de G’Ciné, je voulais débuter l’année avec un petit retour dans le passé pour vous parler d’un film sortie en salle en juillet : Lucky Strike.
Ce long-métrage de Yong-hoon KIM propose un thriller sanglant où les femmes jouent un rôle important et ça fait du bien ! Le personnage de Yeon-hee rappelle beaucoup Beatrix Kiddo aka la Mariée dans Kill Bill de Tarantino. Ces deux héroïnes badasss ne lâcheront rien d’un bout à l’autre de l’histoire et le spectateur ne peut qu’être impressionné par leur sang-froid et leur manque d’empathie (qui pour une fois n’est pas un trait de caractère masculin).
Cela saute aux yeux que le réalisateur reprend les codes tarantinesques (il ne s’en est pas caché) avec des scènes saturées d’effusions, d’hémoglobine et un découpage en chapitres. Le chapitrage rappelle aussi les romans noirs d’Agatha Christie (Lucky Strike étant l’adaptation d’un roman japonais de Keisuke Sone) et déploie les différents temps de l’histoire selon le titre de chaque chapitre. Les échos entre les titres et l’intrigue ne se limitent pas au nom des chapitres mais aussi au titre du film. Vous le comprendrez par vous-même si vous allez voir le film, l’utilisation de la fameuse marque de cigarettes trouve une résonance et une explication à la fin.
L’esthétique du film et la mise en scène très soignée nous plonge au cœur de l’action très rapidement. Le rappel du plan initial à la fin boucle en beauté le film bien que la résolution de l’intrigue (sans la dévoiler) semble un peu facile. Le cadrage rectiligne et les mouvements de caméra millimétrés sont d’ailleurs une caractéristique fréquente des films coréens.
D’ailleurs les films coréens qui arrivent jusqu’à nous semblent tous avoir comme autre point commun d’être toujours des films noirs et des thrillers. Les réalisateurs coréens ont un talent particulier pour mélanger avec facilité et fluidité les genres au sein même de leur intrigue principale poignante. Ainsi tout comme dans Parasite, on trouve toujours une critique sociale, une pointe d’humour grinçante qui contrebalance l’effet gore de certaines scènes. Cette capacité à « mélanger » les styles tout en conservant une globalité cohérente est un véritable coup de maître et c’est probablement une des raisons qui expliquent le succès de ces films aujourd’hui en France. Nous qui avons l’habitude d’avoir des films répondant à des catégories précises et qui réunissent rarement des tonalités divergentes : une comédie reste comique et grand public tandis que les thrillers sont souvent très obscurs et réservés à des cinéphiles pointus.
Lucky Strike est la preuve que depuis le succès de Parasite, les films coréens sont de plus en plus en visibles dans les salles de cinémas français et c’est une bonne nouvelle ! Ce genre cinématographique connaît un boom depuis les années 2010, grâce aux récompenses que trouvent ces films dans les concours internationaux leur accordant une forte visibilité publique.
Pour finir voici quelques conseils non exhaustifs d’autres films coréens à voir si le genre vous intéresse : Memories of murder, Mademoiselle, Un train pour Busan, Parasite, Snowpiercer, Old Boy, Okja, Mother… attention par contre, âmes sensibles s’abstenir !!!