Un questionnaire-enquête, diffusé il y a quelques mois sur les réseaux sociaux, est utilisé comme un réel outil démocratique. Il est mobilisé comme base des débats organisés durant le Festival et permet de réfléchir collectivement autour des sujets de société soulevés. Une manière ludique de permettre à toustes de faire entendre sa voix. Retour sur le débat participatif intitulé “Démocra-quoi ? »
C’est dans le hall du deuxième étage que se trouve une petite scène aménagée dont la structure évoque un forum antique. Tout autour, des bancs qui invitent à s’asseoir et à participer à cette agora. Deux protagonistes sont présents: Christophe Nick, le médiateur et Jérémie Peltier, directeur des études de la Fondation Jean-Jaurès. Le pitch est annoncé: nous votons de moins en moins, mais nous demandons toujours plus de démocratie. Alors, comment faire pour faire entendre notre voix ? Pour reprendre le pouvoir, faut-il bousculer les règles du jeu démocratique ? D’autant plus que cette expérience-débat tombe bien: le printemps 2024 sera rythmé par les élections les plus impopulaires de notre vie citoyenne, les élections européennes !
Le site du Festival « Et Maintenant » propose de mettre en ligne les résultats des questionnaires menés auprès de plus de 3840 personnes. Il est possible filtrer les résultats par pays, par genre mais aussi par âge.
Au-dessus de leur tête: un écran qui affiche une question-quizz: “Préférez-vous: 1- une dictature verte, 2- une démocratie sans écologie”?
Le micro circule parmi les spectateurs. Une personne, puis deux, puis six, réagissent. “Je pense qu’une dictature ne peut en aucun cas être souhaitable” déclare une jeune femme. “Le recours à toute forme d’anarchie mène à des dérives qui ne sont pas souhaitables pour nos sociétés qui sont déjà fragilisées”. Une deuxième intervenante réagit: “Mais c’est justement ce qu’il nous faut, un moment de bascule, une révolution”. Hochements de tête ou regards perplexes, toutes les personnes présentes sont intéressées. De nouveaux arrivants passent, curieux, puis s’installent pour pouvoir participer au débat.
“Tout est flou”
Une troisième personne interpelle Christophe Nick. Nouvelle transmission de micro. Cette fois, pas d’avis tranché mais une simple remarque: “le débat est assez stérile puisque tout est flou dans les termes utilisés”. Silence dans la salle. On se regarde. La limite de cette initiative est percée à jour: comment prétendre un débat démocratique s’il n’est pas correctement établi? Or tout le monde sait que la définition des termes est essentielle. Erreur de débutant ou mise en évidence d’une faille sociétale, c’est en tout cas un moment embarrassant pour nos animateurs de Radio France qui enchaînent trop rapidement à la question suivante… Quoiqu’il en soit, Christophe Nick conclut en soupirant: “Je suis rassuré d’avoir pu organiser un débat sans émeutes”.